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Toutain, Jules
Les cités romaines de la Tunisie: essai sur l'histoire de la colonisation romaine dans l'Afrique du Nord — Paris, 1895

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https://doi.org/10.11588/diglit.16856#0093

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LËS TRAVAUX PUBLICS PROPREMENT DITS.

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naient le pays. Bulla regia et Simitthu étaient assises sur la
voie romaine de Garthage à Hippo regius ; à Mustis les deux
portes monumentales, par lesquelles la voie de Garthage à The-
veste entrait dans la ville et en sortait, étaient reliées par une
longue rue dont le tracé se confondait avec celui de la voie elle-
même (1). Les deux principales rues d'Ammaedara étaient, de
l'est à l'ouest, la voie de Carthage à Theveste; du nord au sud,
la voie qui reliait Ammaedara à Gillium, Thelepte et Gapsa (2) ;
tel était aussi le cas a Sufetula et à Thelepte, que traversaient,
la première la voie de Theveste à Thysdrus, la seconde la route
stratégique de Theveste à Gapsa (3).

Dans les rues principales, comme les affluents dans un grand
fleuve, tombaient des rues secondaires, en général assez étroi-
tes, quelquefois dallées (4). Le réseau en est encore visible au
moins en partie dans certaines villes, à Thuccabor, à Sufetula
à Ammaedara, à Gillium, à Thelepte (5).

Les ponts, sur lesquels les grandes voies franchissaient, aux
portes ou dans l'intérieur des villes, les ravins, les torrents et
les fleuves, étaient à la fois d'une rare solidité et d'une élé-
gance très sobre. Les piles et les culées présentaient extérieu-
rement des assises de belles pierres de taille, souvent à bos-
sages ; les voûtes des arches étaient formées de claveaux bien

(1) Id., ibid., p. 353.

(2) Archives des Missions, 3e série, t. Xïll, p. 170 (Saladin, 1er rapport).

(3) M. Saladin, dans sa description d'Ammaedara, et M. Poinssot, à propos
des ruines d'Hr Zouza, emploient les expressions de decumanus et de cardo
maximus, pour désigner les deux rues principales dirigées l'une de l'ouest
à l'est, l'autre du nord au sud. Ces mots sont empruntés au langage tech-
nique de la castramétation et de l'arpentage romains. Faut-il en conclure
que ces villes africaines aient été officiellement fondées par Rome et bâties
conformément aux rites séculaires de la religion romaine ? Pour ces deux
cités en particulier, la réponse peut être douteuse. Ce qui toutefois est in-
contestable, c'est que cette disposition d'une régularité artificielle, autour
de deux grandes voies exactement orientées et se coupant à angle droit,
est très rare dans l'Afrique romaine. Les villes de ce pays n'ont pas été
toutes construites sur le même plan; chacune d'elles a pour ainsi dire
épousé la forme de son emplacement, et cet emplacement avait été choisi
surtout en raison de ses avantages naturels. Ce n'est pas le geste rituel des
augures romains qui a présidé à la naissance de ces nombreuses cités et
qui en a déterminé la configuration.

(4) Mémoires présentés par divers savants à l'Académie des Inscriptions
et Belles-Lettresy lro série, t. X, lre partie, p. 462.

(5) Pour Thuccabor : Tissot, Géographie comparée de la province ro-
maine d'Afrique, II, p. 292. — Pour les autres villes : Archives des Mis-
sions, 3e série, t. XIII, p. 68, 121, 161, 171. (Saladin, 4" rapport.)
 
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