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Toutain, Jules
Les cités romaines de la Tunisie: essai sur l'histoire de la colonisation romaine dans l'Afrique du Nord — Paris, 1895

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https://doi.org/10.11588/diglit.16856#0117

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LES ÉDIFICES PUBLICS, LES MAISONS PARTICULIÈRES. 103

moins de vastes salles à colonnades, moins de portiques et de
péristyles. Etaient-elles construites sur un plan original? Res-
semblaient-elles aux demeures des Carthaginois ? Rappelaient-
elles les mapalia numides dont parle Salluste? Ce sont là des
questions auxquelles il nous est impossible de répondre ; nous
n'avons aucun document qui nous permette de les résoudre.
Toutefois, il n'est pas sans intérêt de constater que, dans deux
cités importantes, Hadrumète et Uthina, deux riches et gran-
des maisons avaient une physionomie et un aspect bien ro-
mains ; il est difficile de croire que ce fût là une exception.

Les monuments funéraires. — Si les maisons, demeures des
vivants, ont été presque partout ruinées, les monuments funé-
raires , demeures des morts, ont été respectés davantage soit
par le temps soit par les hommes. Les nécropoles s'étendent
aujourd'hui comme autrefois aux portes des cités, le long des
principales voies. Les tombes de toutes sortes sont encore en
place, souvent intactes; les mausolées, véritables édifices, ont
souffert davantage ; mais il est presque toujours possible d'en
reconstituer le plan général. Je n'étudierai ici que les monu-
ments funéraires, c'est-à-dire la partie extérieure du tombeau;
quant au mode de sépulture et aux coutumes qui s'y rattachent,
je m'en occuperai dans le livre II, lorsque je traiterai des
mœurs de la population.

Les tombes proprement dites étaient de formes variées. Les
stèles étaient des pierres plates fichées en terre ; l'extrémité
inférieure en était fruste ; le sommet en était tantôt simplement
triangulaire, tantôt orné de deux acrotères. Au milieu de la
stèle l'épitaphe était gravée, quelquefois dans un cartouche;
au-dessus du cartouche, un bas-relief d'exécution le plus sou-
vent très grossière représentait soit le défunt ou les défunts,
soit plus rarement le banquet funèbre ; parfois, comme à Bulla
regia, la stèle était simplement décorée d'emblèmes symbo-
liques (1), croissant de lune, disque, rosace, fleurs de lotus;
parfois aussi l'épitaphe seule était inscrite sur la pierre tom-
bale. On a trouvé des stèles dans presque toutes les nécro-
poles ; c'était donc là une variété de tombe commune à toutes
les parties de l'Afrique romaine. Il semble que la stèle funé-
raire soit d'origine orientale autant que latine : les épitaphes

(1) Revue archéologique, ann. 1890, lor sem., p. 20-21 (Carton, Les nécro-
poles païennes de Bulla Regia),
 
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