Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Toutain, Jules
Les cités romaines de la Tunisie: essai sur l'histoire de la colonisation romaine dans l'Afrique du Nord — Paris, 1895

DOI Page / Citation link: 
https://doi.org/10.11588/diglit.16856#0149

DWork-Logo
Overview
loading ...
Facsimile
0.5
1 cm
facsimile
Scroll
OCR fulltext
LE RÉSEAU ROUTIER.

135

du terrain et des inscriptions permet seule de déterminer le
tracé exact d'une voie : il en est ainsi pour la route de Simitthu
à Thabraca, que ne mentionnent ni la Table ni VItinéraire ;
pour les voies transversales de Coreva à Hadrumète, et de Thu-
burbo majus à Maxula, sur la direction desquelles ces deux
routiers ne donnaient aucune indication précise.

Grâce à tous ces documents, il n'a pas été trop malaisé de re-
trouver et de fixer sur la carte la plupart des routes qui reliaient
entre elles les nombreuses cités de l'Afrique proconsulaire. Il
ne s'agit point ici d'étudier à part et en elle-même chacune de
ces routes ; mais d'examiner le réseau dans sou ensemble, d'en
montrer le caractère général, de dégager les idées qui en ont
inspiré la construction, provoqué et guidé le développement.

Une grande voie parallèle à la côte se prolongeait à l'époque
romaine depuis Thabraca jusqu'aux frontières de la Tripolitaine
et de la Cyrénaïque. Elle reliait entre eux presque tous les ports
échelonnés sur cette partie du littoral méditerranéen ; mais au
lieu de contourner la péninsule qui projette vers le nord-est le
cap Bon (promontorium Mercurii), elle traversait directement la
dépression qui joint le golfe de Tunis au golfe d'Hammamet.
Elle fut réparée à plusieurs reprises sous l'empire romain, à la
fin du premier siècle (1) et au troisième (2). Il est très vraisem-
blable qu'elle existait déjà au temps de la domination carthagi-
ginoise ; les colonies phéniciennes, qui n'étaient à l'origine que
des comptoirs de commerce, s'étaient toutes construites au bord
de la mer ; lorsque Carthage, après la chute de Tyr, devint leur
métropole et la capitale d'un véritable Etat, ce fut pour elle une
nécessité de communiquer par terre aussi bien que par mer avec
ses sujets et ses alliés ; dès cette époque sans doute la route du
littoral fut construite. Les Romains se gardèrent bien de la né-
gliger ; ils avaient compris de bonne heure toute l'importance
économique de places comme Utique, Hadrumète, Tacape,
Leptis magna ; l'ancienne voie fut entretenue, réparée, peut-être
reconstruite ; par elle on se rendait non seulement d'un port à
l'autre, mais encore de tous les ports du rivage à Carthage et
réciproquement.

Comme leurs prédécesseurs de race phénicienne, les Romains
partirent de la côte pour pénétrer dans l'intérieur du pays. Ils
n'occupèrent d'abord, comme de récentes découvertes épigraphi-

(1) C. I. L., VIII, 10016.

(2) c. /. L., VIII, 10115; 10026 et suiv.; 10017,
 
Annotationen