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Toutain, Jules
Les cités romaines de la Tunisie: essai sur l'histoire de la colonisation romaine dans l'Afrique du Nord — Paris, 1895

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https://doi.org/10.11588/diglit.16856#0150
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136

LES CITÉS ROMAINES DE LA TUNISIE.

ques l'ont prouvé (1), qu'une bande assez étroite de territoire
depuis Thabraca jusqu'au fond de la grande Syrte (2). C'est seu-
lement au début de l'empire qu'ils s'avancèrent vers l'ouest, à
travers l'ancien pays des Numides. Mais ils ne purent s'éloigner
ainsi de leurs anciennes possessions, de ces villes et de cette
route du littoral qui formaient leur véritable base d'opérations,
sans construire des voies stratégiques, destinées à assurer leurs
communications avec la mer et à faciliter la marche en avant
des légions. Lorsque tout le pays qui porte aujourd'hui le nom
de Tunisie eut été complètement et définitivement pacifié ; lors-
que les empereurs purent transporter de Theveste à Lambaesis
le camp permanent de la légion IIIe Auguste, les principales
voies de pénétration étaient construites. Elles partaient de Car-
thage, d'Hadrumète, de Tacape, de Leptis magna.

La plus septentrionale remontait la vallée du Bagradas jus-
qu'au massif inextricable et boisé qui sépare aujourd'hui l'Al-
gérie de la Tunisie ; puis elle le traversait dans la direction du
nord-ouest pour gagner Hippo regius. Cette voie n'aboutissait
pas à Theveste ; elle dut avoir néanmoins à l'origine une véritable
valeur stratégique ; la main-d'œuvre militaire fut employée pour
sa construction (3). Ce fut d'autre part l'empereur Tibère qui fit
bâtir le pont, encore aujourd'hui debout, sur lequel la voie
franchisssait l'O. Béja (4).

Theveste était reliée à la côte par trois grandes routes,
qui lui permettaient de communiquer directement et rapide-
ment avec Carthage, Hadrumète et Tacape.

La voie de Carthage à Theveste, dont les principales stations
étaient Thurris (Hr el Djemel), Membressa, Tichilla (Testour),
Thignica, Agbia, Mustis, Thacia, Lares, Althiburus, Amrnae-
dara, longeait le pied septentrional et occidental du massif cen-
tral tunisien, de ce soulèvement qui forme comme l'épine
dorsale de la région depuis les environs de Tébessa jusqu'à la
pointe du cap Bon. La route se maintenait d'abord dans la
vallée inférieure de la Medjerdah, dont elle suivait la rive

(1) Voir plus haut, chap. I, p. 19-20.

(2) Les emporta de la petite Syrte, dont le plus important était Tacape,
et ceux de la Tripolitaine, furent rattachés, dès l'année 106, à la première
province créée par les Romains, VAfrica vêtus, et placés sous la juridiction
administrative du proconsul qui résidait à Utique.

(3) Près de Vaga, à l'extrémité occidentale des gorges que la Medjerdah
traverse entre son bassin moyen et sa vallée inférieure. (C. I. L., VIII, 10116.)

(4) C. I. L., VIII, Suppl., 14386.
 
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