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Toutain, Jules
Les cités romaines de la Tunisie: essai sur l'histoire de la colonisation romaine dans l'Afrique du Nord — Paris, 1895

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https://doi.org/10.11588/diglit.16856#0151

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LE RÉSEAU ROUTIER.

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droite ; puis, par une série de seuils, elle passait de la vallée
de la Medjerdah dans le petit bassin fermé de l'O. Khalled; du
bassin de l'O. Khalled dans la plaine arrosée par l'O. Tessaa; de
là elle se dirigeait vers le sud à travers les plateaux que domine
au nord-ouest le Dyr el Kef, remontait l'étroite vallée de l'O.
Haïdra, sous-affluent de l'O. Mellègue, et débouchait près de
Kasr Gouraï dans la plaine de Tebessa. Cette voie, longue de
191 mille romains = 281 kilomètres (1), coupait les principales
routes naturelles qui rayonnent vers le nord et vers l'ouest au-
tour du pays montagneux dont la cité de Mactaris occupait le
centre.

A l'est et au sud de ce même massif passait une seconde voie
stratégique, destinée elle aussi à mettre le camp permanent de
la légion d'Afrique en relations directes avec la mer : c'était la
grande route d'Hadrumète à Theveste par Aquae regiae, Sufe-
tula et Gillium. Elle passait d'abord entre les dépressions maré-
cageuses du lac Kelbia au nord et de la Sebka Sidi el Hani au
sud, puis parcourait d'une extrémité à l'autre le vaste bassin
qu'arrosent de la frontière algérienne à Kairouan toutes les
eaux descendues vers le sud et vers l'est des crêtes et des ha-
madas de la Tunisie centrale ; tantôt elle abandonnait la vallée
principale comme entre Aquae regiae et Sufetula ; tantôt au
contraire elle suivait la branche maîtresse du fleuve, de Gillium
par exemple à Theveste.

Entre les deux voies de Garthage à Theveste et d'Hadrumète
à Theveste, le centre montagneux de la province était pris
comme entre les deux branches d'un étau. A l'intérieur de l'étau
d'autres routes furent construites pour assurer les communica-
tions entre les villes situées sur les deux principales voies et
aussi pour pénétrer plus profondément dans les hautes val-
lées. D'Althiburus à Aquae regiae, par Assuras, Zama regia et
Uzappa, une voie que signale la Table de Peutinger, décrivait une
large courbe au nord de Mactaris ; de Mustis à Sufetula, une
autre qui se croisait avec la précédente à Assuras se dirigeait
presque en ligne droite du nord au sud ; elle est mentionnée par
VItinéraire d'Antonin.

Les régions voisines du désert, en particulier l'oasis de Gapsa,
n'attirèrent pas moins que le nord et le centre du pays l'atten-
tion et la sollicitude du gouvernement impérial. Au début même
de l'empire, sous le principat d'Auguste, le proconsul L. Aspre-

(i) c. J.L., VIII, 10114.
 
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