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Toutain, Jules
Les cités romaines de la Tunisie: essai sur l'histoire de la colonisation romaine dans l'Afrique du Nord — Paris, 1895

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https://doi.org/10.11588/diglit.16856#0156

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142

LES CITÉS ROMAINES DE LA TUNISIE.

de traces apparentes sur le sol; mais l'existence même de cen-
tres urbains loin des grandes voies connues jusqu'à ce jour
prouve que les mailles du réseau routier étaient à l'époque ro-
maine fort serrées. Il me parait difficile de croire qu'il n'y ait
eu aucune route carrossable à travers le massif du Dj. Gorra,
pour relier soit à Thubursicum Bure, soit à Thugga, soit à Ag-
bia, les cités de Numiulis, de Thimida Bure (Hr Kouchbatia),
de Thibaris (Hr Tibar), d'Uchi majus (1); que les riches bourga-
des, dont les ruines se succèdent sur les rives de l'O. Mahrouf,
entre autres les deux Muzuc, Furnis, Zama minor, soient res-
tées comme isolées dans leur vallée close de partout; ou encore
que les villes de Thaca, de Zuccharis, de Seressis, de Gales
(Hr Kharoub), d'Abthugnis, dominées par le Zaghouan et le
Djoukar, n'aient pas été mises en communication directe soit
avec Thuburbo majus soit avec Medicerra (Aïn Medker), située
sur la route de Goreva à Hadrumète ; ou encore que Thala, vieille
ville numide demeurée prospère sous l'empire romain, ait été
pour ainsi dire abandonnée au milieu des montagnes, sans
relations faciles avec Ammaedara, Menegesem, Sufes ou Sufe-
tula. Toutefois, en l'absence de documents archéologiques,
épigraphiques ou littéraires, il faut ici n'exprimer que des
hypothèses et des conjectures.

Quoi qu'il en soit, les routes principales de cette province ro-
maine sont aujourd'hui parfaitement connues. Elles constituaient
un réseau important, ou mieux plusieurs réseaux voisins reliés
entre eux. Chacun de ces réseaux aboutissait sur la côte soit à
un grand port, soit à un groupe de petits ports : à Carthage, à
Hadrumète, aux emporia de la petite Syrte, à Tacape, aux cités
maritimes de la Tripolitaine. Les voies de cette province ne
convergeaient pas toutes vers un seul et même point, comme
celles d'Italie vers Rome, comme celles de Gaule vers Lugdu-
num; c'était à la mer qu'elles allaient; c'était, dans les
différentes régions, vers le port le plus voisin qu'elles se
dirigeaient.

D'autre part, si pendant le premier siècle de l'em-
pire, les routes construites par les Romains en Afrique furent
surtout des voies de pénétration militaires et stratégiques, plus
tard ce caractère s'atténua et disparut. Le point de départ ne

(1) M. le docteur Carton a retrouvé dans cette région les traces de voies
nombreuses : voir ses Découvertes épigraphiques et archéologiques {région
de Dougga), et la carte qui accompagne ce volume.
 
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