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Toutain, Jules
Les cités romaines de la Tunisie: essai sur l'histoire de la colonisation romaine dans l'Afrique du Nord — Paris, 1895

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https://doi.org/10.11588/diglit.16856#0162

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148

LES CITÉS ROMAINES DE LA TUNISIE.

lent Hérodote (1) et Pline (2), comme les escarboucles, connues
dans le monde antique sous les noms de « perles des Syrtes »
ou de « pierres carthaginoises ; » elles servaient aussi d'inter-
médiaires entre l'Afrique centrale et les rivages de la Méditer-
ranée. Leurs caravanes arrivaient, chargées de peaux de bêtes,
de plumes d'oiseaux, de poudre d'or, d'ivoire, de bois d'ébène;
des éléphants et des esclaves noirs étaient amenés des régions
mystérieuses qui s'étendent au sud du grand désert : objets,
bêtes et gens étaient vendus ou échangés par les Garamantes
sur les marchés des deux grandes villes romaines ; de là ces
denrées exotiques étaient transportées à Rome et se répandaient
dans tout l'empire (3). Il semble que Thabraca, Carthage et Ha-
drumète aient exclusivement exporté des produits agricoles et
industriels récoltés en terre romaine ; par Tacape et par Leptis
magna, au contraire, l'empire communiquait avec des régions
sur lesquelles Rome n'avait pas étendu sa domination. Quoi
qu'il en soit, le mouvement commercial de tous ces ports était
considérable et leur grande prospérité nous est attestée par
leurs ruines ou par les témoignages des historiens anciens.

Thabraca n'était certainement pas une grande ville comme
Hadrumète, à plus forte raison comme Garthage : resserrée en-
tre les pentes rapides de plusieurs coteaux et le rivage de la
mer, elle ne fut jamais très étendue ; mais ce qui reste de ses
principaux édifices, thermes, basiliques, citernes, magasins ou
docks, témoigne encore aujourd'hui de l'importance qu'elle avait
prise sous l'empire (4).

Carthage et Hadrumète étaient les deux cités les plus floris-
santes de toute la Proconsulaire. Garthage, rivale d'Alexandrie
et d'Antioche, fut une des reines de la Méditerranée, une des
capitales de l'Occident. Hadrumète n'était qu'une ville provin-
ciale ; mais on peut juger de sa richesse par le luxe et par les
prétentions artistiques que ses habitants déployaient dans la
décoration de leurs maisons et de leurs tombeaux (5).

Dès l'époque d'Auguste, Strabon signalait la prospérité corn-

(1) Hérodote, liv. IV, 181-185.

(2) Pline l'Ancien, Hist. Nat., V, 5.

(3) Perroud, De Syrticis emporiis, chap. XI, p. 143-145.

(4) Bulletin archéologique du Comité, ann. 1892, p. 181 et suiv.

(5) Collections du musée Alaoui, t. I, p. 31 (De la Blanchère, Mosaïque
d'Hadrumète). — Bulletin archéologique du Comité, ann. 1889, p. 110 et
suiv.; ann. 1893, p. 193 et suiv.
 
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