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Toutain, Jules
Les cités romaines de la Tunisie: essai sur l'histoire de la colonisation romaine dans l'Afrique du Nord — Paris, 1895

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https://doi.org/10.11588/diglit.16856#0163
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LES PORTS ET LE COMMERCE MARITIME.

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merciale de Tacape, qu'il appelait un très grand emporium (1).
Un siècle plus tard, Pline vantait la merveilleuse fécondité de
l'oasis, au milieu de laquelle la ville était bâtie (2).

Quant à Leptis la grande, érigée en colonie par Trajan au
début du deuxième siècle (3), elle était encore au quatrième
siècle, sous l'empereur Jovien, une ville forte et bien peuplée,
sous les murs de laquelle les Austuriani, nomades de la Tripo-
litaine, s'emparèrent à deux reprises d'un très riche butin (4).

Cette prospérité, les grands ports de l'Afrique romaine la durent
moins aux avantages de leur situation topographique qu'à l'im-
portance de leurs relations avec l'intérieur du pays. Depuis le
cap Roux, en effet, jusqu'au fond du golfe de la Sidre, aucun port
naturel ne se creuse dans la côte d'Afrique : le littoral est pres-
que partout inhospitalier et dangereux. A l'ouest de Bizerte, les
flots de la Méditerranée se brisent contre des falaises, dont le
mur escarpé n'est interrompu que par de grandes dunes entre
Tabarka et l'embouchure de TO. Zouara. Au delà du cap Blanc,
le rivage est bas et marécageux, sauf en quelques points des
deux presqu'îles qui enferment le golfe de Tunis. Des lagunes
s'allongent, parallèles à la côte, séparées de la mer par des cor-
dons sablonneux que coupe un goulet temporaire ou permanent ;
la pente du sol sous-marin est presque insensible. Les premiers
colons phéniciens surent néanmoins profiter des moindres acci-
dents de ce littoral d'accès peufacile, et réussirent àyfonder de
nombreux comptoirs. Les villes furent construites ou bien sur
des éminences qui formaient promontoires, comme Thabraca,
Utique, Sullectum; ou bien sur le flanc de collines qui s'élèvent
au-dessus du rivage, comme Garthage, Hadrumète, Leptis mi-
nor, Gighthis. Dans chaque cité, le sanctuaire deBaal dominait
les demeures des humains, que des murs puissants protégeaient
sans doute contre les attaques des indigènes. La citadelle, l'a-
cropole, était à la fois un temple et un refuge. Quant au port

(1) XVII, 3, g 17.

(2) ...Feh'ci super omne miraculum riguo solo... (Hist. Nat., XVIII, 22.)

(3) C. I. L., VIII, 10.

(4) Amraien Marcellin, XXVIII, 6 : Austuriani,... veriti prope Leptim ac-
cedere, civitatem mûris et populo validam, suburbano ejus uberrimo in-
sedere per triduum... Referti rapinis reverterunt ingentibus... Rursus globi
supervenere barbariciLeptitanoque agro et Oeensi interneciva popula-
tione transcursis, expleti praedarum acervis ingentibus abscesserunt. —
Déjà, au premier siècle de l'empire, la banlieue de Leptis avait été ravagée
par Tacfarinas et par les Garamantes. (Tacite, Annales, III, 74; Histoires,
IV, 50.)
 
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