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Toutain, Jules
Les cités romaines de la Tunisie: essai sur l'histoire de la colonisation romaine dans l'Afrique du Nord — Paris, 1895

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https://doi.org/10.11588/diglit.16856#0169

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APOGÉE ET SOURCE DE LA PROSPÉRITÉ MUNICIPALE.

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aucun détail, mais les inscriptions nous apprennent qu'Hadrien
fit paver dans toute sa longueur la grande voie de Garthage à
Theveste (1) et qu'il relia par une route nouvelle la ville de Si-
mi tthu au port de Thabraca (2) ; en outre, il accorda à plusieurs
cités les titres de colonie et de municipe (3). Ce qui est certain,
d'autre part, c'est que le règne d'Hadrien est le début très net-
tement marqué de la période pendant laquelle les villes afri-
caines ont été le plus riches et le plus prospères. Peu de monu-
ments s'élèvent, il est vrai, entre 117 et 138, mais l'élan est
donné; sous Antonin le Pieux, sous Marc-Aurèle, sous Septime
Sévère et sous Garacalla, les édifices sortent de terre; les cités
s'embellissent àl'envi. C'est alors que les portes triomphales se
dressent, décorées de statues, de colonnes et de pilastres, à
l'entrée et au centre des villes; c'est alors que, sur l'emplace-
ment ou auprès des anciens sanctuaires consacrés aux dieux
qu'adoraient les ancêtres, des temples grecs sont dédiés aux
divinités nouvelles, dont le culte a été introduit par les vain-
queurs ; c'est alors que des portiques, soutenus par des colon-
nades corinthiennes, entourent les places publiques ; c'est alors
que les basiliques, les exèdres, les thermes, les théâtres et les
amphithéâtres se construisent partout ; c'est alors qu'aux portes
des villes les nécropoles se peuplent de cippes richement ornés
et de mausolées superbes. Tout un monde de statues anime ces
monuments : statues d'empereurs revêtus de la cuirasse et du
paludamentum, statues de magistrats drapés dans leurs toges,
statues de dieux et de déesses; des bas-reliefs sont sculptés au
fronton des temples, encastrés dans les murs des thermes et
des tombeaux; les théâtres et les maisons particulières se pa-
vent de marbre et de mosaïque ; les parois se revêtent de stucs
et de fresques ; les guirlandes, les rinceaux, les feuilles d'acan-
the, les motifs les plus variés se développent et s'entrelacent
sur les entablements et sur les soffites, autour des tombes et
des sarcophages ; des milliers de sesterces se dépensent en œu-
vres d'art; le luxe, signe de la richesse, se répand et pénètre
partout.

C'est partout, en effet, et non plus seulement sur la côte ou
le long des principales voies, que les villes &e transforment et
se parent ainsi. Des grandes vallées et des plaines largement

(1) C. 7. L., VIII, 10048, 10081, 10114; Ephem. Epigr., VII, 574, 582.

(2) C. I. L., VIII, 10960. Ephem. Epigr., V, 1108, 1109; VII, 637.

(3) Goyau, Chronologie de l'empire romain, ann. 128, p. 197.
 
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