Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Toutain, Jules
Les cités romaines de la Tunisie: essai sur l'histoire de la colonisation romaine dans l'Afrique du Nord — Paris, 1895

DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.16856#0182

DWork-Logo
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
168 LES CITÉS ROMAINES DE LA TUNISIE.

aussi comment et dans quelle mesure cette population se
transforma sous l'influence de la colonisation romaine.

La grande majorité des inscriptions rédigées en Afrique
pendant les trois premiers siècles del'ère chrétienne, épitaphes,
stèles votives, dédicaces collectives ou individuelles, contien-
nent des noms latins. Les prénoms, les gentilices, les surnoms
ont une physionomie latine ; ils sont empruntés à la nomencla-
ture, et semblent groupés d'après les lois de l'onomastique ro-
maine. Il paraît donc légitime à première vue de conclure que
le pays était surtout peuplé de Romains ou d'Italiotes immigrés.
Mais on aurait tort de s'en tenir à cette impression immédiate
et générale ; à mesure que l'on examine tous ces noms en détail,
elle s'atténue et finalement s'efface.

Tout d'abord, parmi'ces noms, on en distingue qui ne sont pas
latins. Bien que parfois ils se déclinent, l'origine n'en est pas
douteuse. Ce sont des noms puniques ou berbères; ils se retrou-
vent sur les inscriptions carthaginoises ou sur les textes liby-
ques. La transcription ne s'en est pas faite partout ni toujours
de la même façon. Comme plusieurs des sons, qui se représen-
tent en latin par les voyelles, ne sont pas rendus par des lettres
dans l'écriture punique, une seule et même racine punique a
quelquefois donné naissance à plusieurs formes latines très
voisines l'une de l'autre, et qui diffèrent surtout entre elles par
les voyelles employées. Ainsi le punique b(a)r(i)c (1) a passé en
latin sous les formes multiples :

Baric,
Barih,
Berec,
Birici,
Birict,
Birichi,
Perec (?),
Piric,

(1) Je donne ici et dans les pages suivantes, pour les mots puniques, les
transcriptions adoptées par les auteurs du Corpus Inscriptionum Semitica-
ritm, et pour les mots libyqucs, les transcriptions de M. J. Halévy. Je
n'ignore pas toutefois que ces dernières ont été souvent critiquées ; mais
les Etudes berbères de cet auteur sont, à l'heure actuelle, le seul recueil
un peu étendu de textes libyques, où les mots soient transcrits en carac-
tères latins.
 
Annotationen