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Toutain, Jules
Les cités romaines de la Tunisie: essai sur l'histoire de la colonisation romaine dans l'Afrique du Nord — Paris, 1895

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https://doi.org/10.11588/diglit.16856#0221

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LA RELIGION.

207

comme les mortels y portèrent des noms latins, les uns d'ori-
gine, les autres seulement d'apparence latine. Aux frontons des
temples, sur les autels, sur les ex-voto, sur les épitaphes de
prêtres furent alors gravés et se lisent encore aujourd'hui les
noms de Jupiter, Junon, Minerve, Saturne, Mars, Hercule,
Apollon, Diane, Mercure, Neptune, Gérés, Tellus, Janus pater,
Liber pater, Bellone, Hygie, Esculape, Silvain, Pluton, Vénus.
Les divinités orientales comme Sérapis ou Sarapis, la Mater
Deum Magna Idaea, les Cereres, Priape, furent, elles aussi, invo-
quées par les habitants du pays? Des sanctuaires furent cons-
truits, des statues furent érigées en l'honneur de ces nombreuses
personnifications morales ou politiques dont le culte fut si ré-
pandu dans tout l'empire romain : Concordia, Félicitas, Fortuna,
Fortuna Redux, Genius Augusti, Genius Imperii, Genius municipii
(ou coloniae, ou civitatis), Genius Senatus, Honos, Lupa (la Louve
romaine), Pax, Pietas, Providentiel, Urbs Roma, Salus, Victoria,
Virtus. Au milieu de ce vocabulaire religieux, importé en Afri-
que après la conquête par la civilisation romaine, survécu-
rent pourtant quelques noms indigènes, employés soit pour
désigner la divinité elle-même, soit comme épithètes : Adon,
gén. Adonis (1); Haos (2); Iocolon, dat. Iocoloni (3); Mathamos,
gén. Mathamodis (4) ; Monna (5) ; Balcaranensis (6) ; Soba-
rensis (7); Sesase (8); Variccala (9).

De cette énumération longue et variée, il serait, à première
vue, légitime de conclure que la religion des Africains a été,
depuis la transformation de leur pays en province romaine
jusqu'au triomphe définitif du christianisme, un polythéisme
très émietté. Cette foule de dieux et de déesses, ces nombreuses
divinités locales et nationales, auxquelles la population a sacrifié
pendant trois siècles, semblent être nées dans les pays les plus
divers, avoir été empruntées les unes à l'Olympe hellénique,
les autres à l'antique mythologie des peuples italiotes ; celles-ci

(1) c. L L., VIII, 1211.

(2) C. I. L., VIII, 4641 = Suppl., 16759.

(3) Id., ibid., Suppl., 16809.

(4) Id., ibid., Suppl, 15779.

(5) Id., ibid., Suppl., 14911.

(6) Mélanges de l'Ecole française de Rome, t. XII (ann. 1892), p, 20, n0$ 5
et 6, etc.

(7) C. I. L., VIII, Suppl., 12390, 12392, etc.

(8) Id., ibid., Suppl., 14690. ^

(9) Id., ibid., Suppl., 17330.
 
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