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Toutain, Jules
Les cités romaines de la Tunisie: essai sur l'histoire de la colonisation romaine dans l'Afrique du Nord — Paris, 1895

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https://doi.org/10.11588/diglit.16856#0256

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242

LES CITÉS ROMAINES DE LA TUNISIE.

D'autres tombeaux se composaient uniquement d'un bloc de
maçonnerie, dans l'intérieur duquel des urnes cinéraires avaient
été cachées au milieu des matériaux de construction (1). Ici, la
sépulture était entièrement souterraine; aucune stèle, aucun
cippe, aucun indice, si modeste qu'il fût, n'en révélait l'empla-
cement (2) ; là, entre le monument extérieur et le sarcophage en
tuiles qui renfermait, avec les restes du défunt, le mobilier fu-
néraire, avait été disposée une masse compacte de pierres
agglomérées dans une gangue de ciment et de mortier (3).

Il est donc certain que bien souvent l'on s'est efforcé de créer
une barrière infranchissable entre les vivants et les morts,
tantôt en isolant les dépouilles des défunts dans des sépultures
closes de partout, tantôt en dissimulant autant que possible les
tombes elles-mêmes. Il me semble difficile de contester l'origine
orientale de cette coutume et des idées qui l'ont inspirée. Les
Egyptiens et les Phéniciens ne se préoccupaient-ils pas surtout
de rendre inaccessibles les chambres funéraires où avaient été
déposés les sarcophages et les momies, ceux-ci, en creusant
dans les flancs de leurs pyramides un labyrinthe de couloirs,
ceux-là, en construisant leurs caveaux au fond de puits verti-
caux ; les uns et les autres en obstruant par des dalles énormes
ou même en murant l'entrée de la tombe ? Les nécropoles puni-
ques de Garthage, de Vaga, d'Hadrumète (4), présentent des
dispositions analogues ; les chambres funéraires y sont profon-
dément enfouies; pour les atteindre, il a fallu descendre dans x
des puits rectangulaires, dont l'orifice n'était indiqué par aucun
monument.

Ce caractère des sépultures égyptiennes et phéniciennes s'ex-

ann. 1889, p. 110; — de Sullectum : Ici., ann. 1890, p. 445 et suiv.; de Bir el
Hafeï : Archives des Missions, 3e série, t. XIII, p. 97 (Saladin, 1er rapport) ;
de Bulla regia; Bulletin archéologique du Comité, ann. 1892, p. 09 et suiv.

(1) Par exemple, autour d'Hadrumète : Bulletin archéologique du Comité,
loc. cit., p. 110.

(2) Dans les nécropoles d'Hadrumète : Id., loc. cit., p. 110.

(3) C'est le cas dans la nécropole romaine de Bulla regia : Bulletin ar-
chéologique du Comité, ann. 1890, p. 149 et suiv. — Le Dr Carton suppose
que l'on avait ainsi procédé pour empêcher la dalle et le caisson qui la
surmontait d'écraser le mobilier funéraire. Il n'en est pas moins vrai que
ce bloc maçonné, lorsqu'il n'était traversé par aucun conduit, interdisait
toute communication entre le monument extérieur de la sépulture et la
tombe proprement dite.

(4) Bulletin archéologique du Comité, ann. 1889, p. 119 et suiv.; ann. 1893,
p. 94 et suiv.; Revue archéologique, ann. 1887, 1er sem., p. 39 et suiv.
 
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