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Toutain, Jules
Les cités romaines de la Tunisie: essai sur l'histoire de la colonisation romaine dans l'Afrique du Nord — Paris, 1895

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https://doi.org/10.11588/diglit.16856#0265
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ETHNOGRAPHIE DES HABITANTS DE L'AFRIQUE PROCONSULAIRE. 251

proconsuls et des administrateurs, elle y a établi des colons, le
plus souvent des vétérans, auxquels des champs étaient assi-
gnés sur le territoire de certaines villes. César et Auguste don-
nèrent l'exemple, en colonisant Carthage et plusieurs cités
voisines, Maxula, Uthina, Thuburbo m a jus (1). Plus tard, assu-
rément, le titre de colonie devint une fiction juridique, et le
jus coloniae fut accordé à des municipes et à des cités pérégri-
nes, sans que les uns ou les autres eussent réellement reçu des
colons dans leurs murs; mais, au début de l'empire, des grou-
pes de vétérans furent installés, sans aucun doute, en divers
points de la nouvelle province, à Ammaedara, par exemple, qui
porte dans les inscriptions le surnom d'Emerita (2), à Thelepte,
à Simitthu, où l'on a trouvé plusieurs épitaphes de soldats ou
de vétérans (3). Ces colons, originaires, soit de l'Italie, soit des
autres provinces de l'empire, ne furent jamais assez nombreux
pour modifier le caractère ethnographique de la population; il
est même très vraisemblable que leurs descendants s'unirent
par des mariages avec les anciens habitants et se fondirent peu
à peu dans la masse des indigènes. Toutefois il est permis de
croire que chacune de ces colonies fut d'abord un foyer d'in-
fluence romaine (4).

Il ne faut pas oublier non plus que de véritables armées d'es-
claves, commandées par quelques affranchis de la maison im-
périale, furent envoyées en Afrique pour occuper des emplois
subalternes dans l'administration provinciale ou pour travailler
dans les carrières et dans les mines. Plusieurs documents épi-
graphiques nous ont appris qu'à Simitthu les marbres numidi-
ques étaient extraits de la carrière et taillés ou tout au moins
épannelés sur place par des esclaves, sous la haute direction
d'un affranchi du souverain. D'autres carrières et quelques mi-
nes furent exploitées dans le pays sous la domination romaine;
à ces carrières et à ces mines étaient de même attachés de nom-
breux esclaves ou des condamnés, qui travaillaient au profit des
empereurs. A Carthage, le personnel des bureaux du proconsul
se composait uniquement d'affranchis ou d'esclaves impériaux.
Leurs noms prouvent que beaucoup d'entre eux étaient des

(1) Pline l'Ancien, H. N., V, 3, 4; voir plus loin, livre III, ch. II.
(| C. 7. L., VIII, 308.

(3) C, I. L., VIII, 211; SuppL, 14601, 14602, 14603, etc., et surtout 14608,
(veterani morantes).

(4) Voir plus loin, liv. III, ch. n,
 
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