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Toutain, Jules
Les cités romaines de la Tunisie: essai sur l'histoire de la colonisation romaine dans l'Afrique du Nord — Paris, 1895

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https://doi.org/10.11588/diglit.16856#0266
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252

LES CITÉS ROMAINES DE LA TUNISIE.

étrangers, surtout des Orientaux (1). Les blocs de marbre anti-
ques, retrouvés à Simitthu ou dans les environs, sont pour ainsi
dire signés, eux aussi, de noms évidemment grecs : Agatha,
Abascantus, Caliistus, Athenodorus, Alcetas (2). L'Orient était
d'ailleurs le principal et le plus abondant marché d'esclaves
qu'il y eût dans le monde romain.

Outre les fonctionnaires provinciaux, les colons, les affranchis
et les esclaves envoyés par Rome, d'autres étrangers habitaient,
sous l'empire, les provinces africaines. Ils y étaient venus spon-
tanément, attirés, sans doute, parla richesse naturelle du pays,
et par les avantages commerciaux qu'ils pensaient en retirer.
Ils s'étaient fixés, de préférence, sur la côte orientale, dans les
cités maritimes. A Cartilage et à Hadrumète vivaient certaine-
ment des Grecs, peut-être des Egyptiens, adorateurs de Sérapis,
clients et dupes des magiciens et des sorciers, qui gravaient sur
des lames de plomb, tantôt des formules d'incantation , entre-
mêlées de figures cabalistiques, tantôt des imprécations étranges
adressées aux divinités infernales (3).

Des colonies juives s'étaient fixées à Carthage et dans les cités
voisines. Le P. Delattre a reconnu le caractère israélite de la
curieuse nécropole du Dj. Kaoui, colline calcaire qui s'avance
dans la Méditerranée, au nord de la capitale africaine (4). Une
synagogue avait été construite à Naro, au pied du Dj. Bou
Kourneïn ; on en a retrouvé, il y a une dizaine d'années, près
du village moderne d'Hammam el Enf, le très curieux pavement
en mosaïque (5). Saint Augustin parle, dans une de ses lettres,
des Juifs établis à Oea, en Tripolitaine (6).

Il n'y avait donc pas , dans l'Afrique romaine, que des Afri-
cains. La présence d'étrangers, d'origine fort diverse, y est

* (1) C. /. L., VIII, Suppl., 12590 et suiv.

(2) C. 7. L., VIII, Suppl, 14561-14563, 14571-14576, 14589; Mélanges de
l'Ecole française de Pxome, t. XIII (ann. 1893), p 434, n° 16; p. 436, nos 30-
33 ; p. 448, n° 57.

(3) C. 7. L., VIII, Suppl., 12508-12511. Bulletin archéologique du Comité,
ann. 1893, p. 199-200. Collections du musée Alaoui, t. I, p. 57-68, 10i-108. (

(4) Les dimensions des chambres funéraires qui composent ce cimetière
sont exactement celles que le Talmud indique; le chandelier à sept branches
est fréquemment représenté sur les parois de ces hypogées ; quelques épi- I
taphes y sont rédigées et écrites en hébreu.

(5) C. 7. L., VIII, Suppl., 12457. Revue archéologique, ann. 1883, 1er sem.,
p. 157 et suiv.; ann. 1884, 1er sem., p. 273, pl. vu, vin.

{6) Saint Augustin, lettre 71 (Ed. Migne, Patrologiae cursus completus,
séries latina, t. XXXIII, p. 242).
 
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