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Toutain, Jules
Les cités romaines de la Tunisie: essai sur l'histoire de la colonisation romaine dans l'Afrique du Nord — Paris, 1895

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https://doi.org/10.11588/diglit.16856#0272

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258

LES CITÉS ROMAINES DE LA TUNISIE.

scriptions d'Afrique mentionnent plusieurs de ces chevaliers ;
ils appartenaient, sans aucun doute, à l'aristocratie municipale.

Les membres de cette aristocratie s'enorgueillissaient de
même d'être inscrits par l'empereur, à titre purement honorifi-
que, sur les listes des jurés répartis dans les cinq décuries ju-
diciaires, d'être in quinque decurias allecti. Plusieurs Africains
obtinrent cet honneur sous l'empire.

Tous ces honneurs, toutes ces fonctions, tous ces titres impo-
saient de grosses dépenses et ne laissaient pas, au total, d'être
des dignités et des faveurs très onéreuses. Non seulement la
questure, l'édilité, le duumvirat étaient des fonctions absolu-
ment gratuites, mais encore chaque magistrat nouvellement
élu versait au budget municipal une certaine somme, summa
honoraria ou légitima, taxatio, dont le chiffre variait suivant les
magistratures et suivant les villes (1). Le prêtre de Rome et
d'Auguste n'était pas exempt de cette charge : le flaminicat
municipal était grevé, lui aussi, d'une summa honoraria (2).

Ces dépenses obligatoires, légales, n'étaient pas les seules ni
même les plus fortes qu'eussent à supporter les premiers ci-
toyens des villes africaines. Leur amour-propre leur en infligeait
d'autres : ils s'efforçaient d'éclipser leurs prédécesseurs et leurs
collègues par l'éclat des fêtes qu'ils offraient à leurs conci-
toyens dans le théâtre, dans l'amphithéâtre et dans le cirque;
par le chiffre des cadeaux en argent qu'ils distribuaient aux
décurions de leur cité, par l'abondance des banquets publics x
qu'ils donnaient (3). Parfois ils tenaient à laisser dans leur

(1) La summa honoraria ou légitima était, par exemple, pour le décu-
rionat, de 1,600 sesterces à Muzuc (C. /. L., VIII, SuppL, 12058); de 900 ses-
terces à Vazaris (Id., ibid., SuppL, 14349). L'honneur d'origine libyque de
Vundecimprimatus se payait 4,000 sesterces, près de Vallis (C. I. L., VIII,
SuppL, 14791).

(2) Cette summa était de 10,000 sesterces à Capsa et à Thuburbo majus
(C. I. L., VIII, 98; SuppL, 12370) ; de 4,000 sesterces à Zama minor (Id., ibid.,
SuppL, 12018); de 3,000 sesterces à Bisica (ld., ibid., SuppL, 12317); de
2,000 sesterces dans le Pagus Mercurialis Veteranorum Medelitanorum, ou
dans la cité dont ce pagus dépendait {Id., ibid., 885); de 1,000 sesterces à
Vazita Sarra (Id., ibid., SuppL, 12006).

(3) Sportulas decurionibus item epulum et gymnasium universis civibus
dédit, et spectaculum ludorum scaenicorum ed(idit). (Bulletin archéologi-
que du Comité, ann. 1893, p. 236-237, n° 101). Cette formule ou des formules
analogues se lisent sur de nombreuses inscriptions. — Quelques textes épi-
graphiques mentionnent des curatores muneris publici ou munerarii : à
Oea, à Sufetula, à Vaga, à Thisiduo (C. I. L., VIII, 24; 1225; 1270; SuppL,
11340).
 
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