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Toutain, Jules
Les cités romaines de la Tunisie: essai sur l'histoire de la colonisation romaine dans l'Afrique du Nord — Paris, 1895

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https://doi.org/10.11588/diglit.16856#0281
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LES AFRICAINS CHEZ EUX ET HORS DE CHEZ EUX. 267

cam Venerem, adulterum Martem, Jovem illum suum, non magis
regno quam vitiis principem. in terrenos amores cum ipsis suis ful-
rninibus ardentem, nunc in plumas oloris albescere, nunc aureo im-
bre defluere, nunc in puerorum pubescentium raptus ministris avi-
bus prosilire (1). »

Les courses du cirque étaient suivies avec enthousiasme, au
moins dans les grandes villes, où certains fervents n'hésitaient
pas à vouer aux divinités infernales les chevaux et les conduc-
teurs de chars dont ils désiraient la défaite (2). De grands pro-
priétaires se plaisaient à élever des bêtes de course (3).

Ce qui prouve, d'ailleurs, combien tous ces spectacles étaient
entrés dans les mœurs de la population, c'est que les fêtes pu-
bliques données par les magistrats municipaux comprenaient
en général, outre les distributions d'argent et les banquets,
ludos scaenicos et gymnasium, quelquefois aussipugilia et auriga-
rum spectaculum (4). La faveur des Africains, comme celle de
la populace romaine, s'achetait avec des denrées alimentaires
et des jeux du cirque, pane et circensibus.

Tels étaient, sous l'Empire, dans les villes africaines, les épi-
sodes ordinaires de la vie publique. D'autres cérémonies, excep-
tionnelles et plus rares, attiraient aussi les habitants hors de
leurs maisons, dans les rues, sur les places, autour des édifices.
La dédicace d'un monument, l'érection et l'inauguration dune
statue étaient accompagnées de réjouissances officielles (5). L'ar-
rivée du proconsul ou d'un de ses lieutenants dans une cité
ne manquait pas d'y provoquer une grande affluence et beaucoup
de mouvement : la foule qui proclama Gordien empereur était
accourue à Thysdrus de tous les environs, au moment où le
proconsul y séjournait. Parfois même, l'honneur de recevoir le
premier magistrat de la province et toute sa suite, imposait
aux petites villes des charges fort lourdes : tel fut le cas pour
Hippo Diarrhytus, si nous en croyons Pline le Jeune (6).

Enfin il est permis de supposer qu'Hadrien ne fit pas inco-

(1) Cypriani Epistola ad Donatum (Migne, Patrologie latine, t. IV, p. 209
et suiv.)

(2) C. I. L., VIII, SuppL, 12504.

(3) Collections du musée Alaoui, t. I, p. 20 et suiv. (De La Blanchère,
Mosaïque d'Hadrumète).

(4) Par exemple, C. I. L., VIII, Suppl, 11998.

(5) Suivant la formule : ob quam dedicationem sportulas decurionibus 5
epulum populo, etc.

(6) Epist., IX, 33.
 
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