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Toutain, Jules
Les cités romaines de la Tunisie: essai sur l'histoire de la colonisation romaine dans l'Afrique du Nord — Paris, 1895

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https://doi.org/10.11588/diglit.16856#0282

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268

LES CITÉS ROMAINES DE LA TUNISIE.

gnito le voyage de Carthage à Lambaesis, et que, tout le long
de la route qu'il suivit, son passage fut l'occasion de fêtes et de
cérémonies brillantes. Son biographe nous apprend seulement,
en quelques mots fort secs, qu'il combla de bienfaits les cités
africaines : on serait heureux d'être renseigné moins sobre-
ment ; on voudrait savoir comment ces villes méritèrent ces
bienfaits ou s'en montrèrent reconnaissantes. Il est vraisem-
blable que l'empereur ne reçut pas moins d'hommages dans ce
pays que dans les autres provinces de l'empire.

Ces représentations du théâtre et de l'amphithéâtre, ces
courses du cirque, ces fêtes, ces cérémonies publiques, pou-
vaient charmer les yeux et.les sens; à coup sûr, elles ne satis-
faisaient pas l'esprit. Dans les villes africaines, si prospères
d'ailleurs et si animées, n'y avait-il donc point place pour une
vie, sinon littéraire, du moins intellectuelle? Il faut bien se
garder de répondre à cette question en généralisant ce qui se
passait à Carthage. Là s'étaient fondées et prospéraient des
écoles fréquentées par la jeunesse studieuse de toute la pro-
vince ; les rhéteurs et les philosophes, comme Apulée, trou-
vaient dans la capitale africaine des auditeurs nombreux et
complaisants (1). Il serait imprudent de représenter toutes les
cités de la province comme des succursales de Carthage ; mais
il ne serait pas moins contraire à la vérité historique de penser
que les enfants n'y pouvaient recevoir aucune instruction éten
due ou élevée. Ce n'était pas uniquement à Oea qu'il y avait de
ces maîtres d'école (magistri), auprès desquels les enfants ap-
prenaient le latin et sans doute aussi le grec (2) ; dans plusieurs
villes, notamment à Thugga et à Hippo Diarrhytus, des profes-
seurs enseignaient la littérature et peut-être la philosophie (3).
Il était nécessaire de se rendre à Carthage lorsqu'on tenait à
faire des études complètes et sérieuses; mais les jeunes gens,
que ne tentaient ni l'ambition littéraire ni les carrières publi-
ques, pouvaient, dans leur patrie même, s'asseoir pendant quel-
ques années sur les bancs de l'école; et, plus tard, ils se plai-
saient à écouter les dissertations, les conférences, les discours
prononcés par les savants et les beaux esprits de passage au
milieu d'eux (4).

(1) P. Monceaux, Les Africains, p. 61 et suiv.

(2) Apulée, Apologia.

(3) Bulletin de la Société des antiquaires de France, ann. 1891, p. 266;
ann. 1894, p. 71-76.

(4) Apulée, Apologia. — P. Monceaux, Les Africains, p. 47 et suiv.
 
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