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Toutain, Jules
Les cités romaines de la Tunisie: essai sur l'histoire de la colonisation romaine dans l'Afrique du Nord — Paris, 1895

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https://doi.org/10.11588/diglit.16856#0290
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276 LES CITES ROMAINES DE LA TUNISIE.

d'Ammaedara, nulle trace des Augustales n'a été rencontrée ;
les Dendrophori, inséparables de la Grande Mère des Dieux,
n'ont laissé des témoignages certains de leur existence qu'à
Mactaris, à Thugga et peut-être à Carthage ; les Martenses,
adorateurs de Mars, semblent n'avoir formé un groupe que
dans la modeste cité d'Uccula. Les cultes de Rome et d'Au-
guste, de la Grande Mère des Dieux et de Mars furent certaine-
ment importés dans le pays par la colonisation romaine : ce fut
donc à l'imitation des confréries religieuses de Rome et de
l'Orient que se créèrent, dans quelques rares villes africaines,
les sodalités des Augustales, des Dendrophori et des Martenses.

Quant aux Venerii et aux Céréales, l'origine et le caractère
en sont, à mes yeux, tout différents. Le seul texte qui nomme
les Venerii a été trouvé à Sicca Veneria ; la divinité qu'invo-
quaient ces initiés était la déesse poliade de l'antique cité,
l'Astarté phénicienne; or, nous savons qu'il existait à Carthage
une Congregatio hominum Astartes (1) ; il est vraisemblable qu'une
confrérie analogue, sans doute même plus puissante, s'était
formée dans la ville que protégeait spécialement la déesse,
confrérie dont les Venerii de l'époque impériale n'étaient pro-
bablement que les successeurs.

Les Céréales étaient plus nombreux, et la religion de Cérès-
Proserpine qu'ils célébraient plus répandue. Mais, ici encore,
sous les noms de Cérès ou des Cereres, les Africains adoraient
surtout la grande déesse carthaginoise, Tanit. Il ne semble pas
d'ailleurs qu'une sodalité du même nom ait existé à Rome, où
le collège des Undecemviri sacris faciundis était chargé du culte
de Cérès et de Proserpine. Les Céréales formaient probable-
ment , dans maintes cités, un groupe important, presque un
ordre, une sorte d'aristocratie, comme les Augustales dans
d'autres provinces : à Bisica, on les voit s'associer aux décu-
rions pour élever une statue (2) ; à Mustis, leur confrérie avait
son prêtre, sacerdos Caerealium, et son protecteur, patronus Cae-
realium (3) ; enfin, les anciens Céréales jouissaient peut-être,
sous le nom de Caerealicii, de privilèges particuliers (4).

Les traces de collèges sacerdotaux sont plus rares encore que
celles des confréries ou des sodalités religieuses. Il n'est fait

(1) C. I. Sem., part. I, t. i, n° 263.

(2) C. I. L., VIII, SuppL, 12300.

(3) Id., ibid., SuppL, 15585, 15589.

(4) Jd., ibid., Suppl., 16417.
 
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