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Toutain, Jules
Les cités romaines de la Tunisie: essai sur l'histoire de la colonisation romaine dans l'Afrique du Nord — Paris, 1895

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https://doi.org/10.11588/diglit.16856#0291

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l'esprit d'association dans l'afrique romaine.

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mention par aucun texte épigraphique des collèges de pontifes
et d'augures qu'avait pourtant institués dans toutes les colonies
romaines la lex coloniae Juliae Genetivae (1). On sait, d'autre part,
que le prêtre municipal de Rome et d'Auguste, le flamine per-
pétuel, était unique, et que le sacerdoce qu'il exerçait était
annuel. Au contraire, il paraît certain qu'il y avait en même
temps dans chaque cité plusieurs prêtres des divinités populai-
res, par exemple de Saturne (2), d'Apollon (3), de Mercure (4).
Ces prêtres n'avaient pas tous le même rang : la lex templi
Dianae, découverte à Mactaris, parle d'un prêtre d'Apollon, qui
sacerdotum Apollinis primus erit secundusve (5) ; deux autres in-
scriptions, trouvées l'une au sud-est de Mustis (6), l'autre près
de TO. Zarga (7), mentionnent, la première un sacerdos dei Ditis
in loco primo, la seconde un sacerdos primus. Il serait toutefois
imprudent de conclure de ces documents que les prêtres afri-
cains étaient groupés en collèges officiellement constitués,
comme l'étaient à Rome les Luperques, les Arvales, les Saliens.
J'aimerais mieux rapprocher ces textes d'une inscription pu-
nique de Carthage, qui nomme un princeps sacerdotum Allatae (8).

C'est encore à la religion que se rattachait dans une certaine
mesure l'institution, si répandue aux trois premiers siècles de
l'empire, des collèges funéraires, dans lesquels entraient, pour
s'assurer une sépulture, tous ceux qui n'appartenaient pas à
une grande famille. Dans la province ici étudiée, il n'en est
resté aucun vestige. Il n'est pas rare que les épitaphes nous ap-
prennent par qui a été élevé le monument, mausolée ou simple
tombe, sur lequel elles étaient gravées; jamais il n'y est ques-
tion d'un collège funéraire ; d'habitude ce sont les plus proches
parents du défunt, ascendants, époux ou épouse, descendants,
qui ont construit la sépulture ; parfois le défunt lui-même s'était
préparé de son vivant sa dernière demeure (9). Je n'affirme pas

(1) Bouché-Leclercq, Manuel des institutions romaines, p. 554 et suiv.

(2) C. I. L., VIII, 998. — Cf. J. Toutain, De Saturni dei in Africa romana
cultu, p. 120.

(3) C. J. L., VIII, Suppl, 11796.

(4) JcL, ibid., Suppl., 12001, 12003.

(5) Id., ibid., Suppl., 11796.

(6) Id., ibid., Suppl., 16406.

(7) Id., ibid., Suppl, 14381.

(8) C. I, Sem., part. I, t. i, n° 244.

(9) C. I. L., VIII, 689; Suppl., 14684, 15445. — En ce qui concerne l'inscrip-
tion très importante d'Hr Dekkir, qui a été considérée par M. Cagnat
comme le règlement d'un collège funéraire, voir plus loin, p. 280 et suiv.
 
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