Universitätsbibliothek HeidelbergUniversitätsbibliothek Heidelberg
Metadaten

Toutain, Jules
Les cités romaines de la Tunisie: essai sur l'histoire de la colonisation romaine dans l'Afrique du Nord — Paris, 1895

DOI Seite / Zitierlink: 
https://doi.org/10.11588/diglit.16856#0298
Überblick
loading ...
Faksimile
0.5
1 cm
facsimile
Vollansicht
OCR-Volltext
284

LES CITÉS ROMAINES DE LA TUNISIE.

les assemblées des curiales ou concilia; enfin son questeur,
chargé d'exécuter les ordres du président, de transmettre aux
membres de la curie les convocations et toutes les nouvelles qui
les intéressaient, probablement aussi de recevoir les summae
honorariae. les amendes, les dons et legs faits à la curie : c'était
à la fois un secrétaire et un trésorier (1).

Chaque curie avait son budget particulier, res curiae (2), qu'ali-
mentaient peut-être, outre les dons, les legs, les summae hono-
rariae et les amendes, des cotisations versées par les curiales (3).
Le vin, le pain, le sel, les aliments divers, dont il est parlé dans
le règlement de la Curia Jovis, étaient, suivant toute apparence,
soit destinés à des banquets communs, soit distribués entre les
membres de la curie (4). On ne sait pas si les concilia se tenaient
à époques fixes, si, par exemple, ces réunions étaient annuelles
ou plus fréquentes; il est seulement certain qu'elles existaient,
qu'aucun magistrat municipal n'y intervenait à titre officiel, et
que dans certaines circonstances les comptes rendus en étaient
publiés, c'est-à-dire gravés sur la pierre. Enfin, nous savons,
d'autre part, que certaines curies avaient un protecteur, un
patronus, dont elles prenaient parfois, semble-t-il, le gen-
tilice (5).

Il reste à déterminer la nature et l'origine de ces curies afri-
caines. Est-il possible de les assimiler aux curies municipales,
d'y voir les divisions politiques des cités? Remarquons tout
d'abord, qu'en règle générale, le nom de curies est employé
dans les municipes, tandis que dans les colonies les mêmes di-

(1) Les deux inscriptions de Leptis minor, dont le texte est publié plus
haut, nous apprennent :

1° Que le prêtre de la curie s'appelait parfois, au lieu de flamen, autistes
sacrorum ;

2° Que, dans certaines curies, il y avait des prêtres attachés spécialement
au culte d'une seule divinité : autistes sacrorum Liberi patris;

3° Que, pour certaines curies, la date de leur fondation ouvrait une ère :
autistes sacrorum Liberi patris anni...;

4° Enfin, que les curiales se divisaient peut-être en juuiores et en seuio-
res : juveutus curiae Juliae... Toutefois, il ne me paraît pas démontré que
le mot juveutus ait, dans ce texte, une signification aussi nette, aussi offi-
cielle que le terme juuiores, lorsqu'il est opposé à seuiores.

(2) D'après une inscription de Theveste (C. I. L., VIII, 1845).

(3) R. Cagnat, Explorations..., fasc. II, p. 130.

(4) Id., ibid., p. 129.

(5) C. I. L., VIII, 72, 829; Bulletin archéologique du Comité, ann. 1892,
p. 485, n° 1 ; les deux inscriptions de Leptis minor.
 
Annotationen