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Toutain, Jules
Les cités romaines de la Tunisie: essai sur l'histoire de la colonisation romaine dans l'Afrique du Nord — Paris, 1895

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https://doi.org/10.11588/diglit.16856#0311

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RENAISSANCE ET PROGRÈS DE LA VIE MUNICIPALE. 297

Neapolis, Aspis ou Glupea (1). Au cours de la lutte entre les
Romains et Jugurtha, maintes cités avaient été saccagées ou
brûlées, entre autre Vaga (2). Le pays n'avait pas moins cruel-
lement souffert de la guerre civile entre César et les Pom-
péiens (3). Après la mort violente du dictateur, les partisans du
Sénat et ceux des triumvirs se l'étaient disputé les armes à la
main (4) ; enfin, moins d'une année plus tard, la Numidie et la
Proconsulaire avaient été de nouveau bouleversées par la riva-
lité d'Antoine et d'Octave (5). La guerre, et surtout la guerre
prolongée engendre la misère et la ruine. Il est vraisemblable
que la plupart des villes fondées par Massinissa tombèrent alors
dans une décadence profonde. Strabon sous Auguste, Pompo-
nius Mêla au temps de Claude, ne connaissent et ne citent
comme villes, dans l'Afrique orientale, que les ports de la
côte (6). Strabon ajoute que beaucoup de cités avaient été dé-
truites, soit en même temps que Carthage, soit après la défaite
des chefs pompéiens; parmi ces dernières, il nomme Vaga et
Zama (7). Quant à l'intérieur du pays, « à l'exception, » dit-il, « de
quelques parties cultivées appartenant aux Gétules, il n'offre,
jusqu'aux Syrtes, qu'une suite de montagnes et de déserts ; seu-
lement , aux abords des Syrtes, on voit de riches plaines des-
cendre jusqu'à la mer, et les villes, en grand nombre, ainsi que
les fleuves et les lacs, se succéder le long de la côte (8). »

La renaissance de Carthage marque le début d'une ère nou-
velle. Les cités sortent de leurs ruines; la vie municipale re-
commence à briller d'un vif éclat. A peine fondée, Carthage
grandit rapidement ; elle ne tarda pas à éclipser Hadrumète et
Utique, à devenir la ville la plus peuplée de l'Afrique romaine
et à reconquérir le rang de capitale (9). S'il est vrai que Pline
l'Ancien se soit servi, dans son énumération des cités africai-
nes, des documents réunis et des listes dressées par Agrippa (10),

(1) Appien, Pun., 135 : « oaca ôè izàleiç <7UfAfA£[ta)(Ypc£(7av toÏç nole^ioiç £7ri[x6vwç
è8o£e xa6e).£Tv arasai;... » (Strabon, XVII, 3, g 13 et suiv.)

(2) Salluste, Jugurtha, 58, 72, 97.

(3) Strabon, XVII, 3, g 12.

(4) Pallu de Lessert, Fastes de la Numidie sous la domination romaine,
p. 5 et suiv.

(5) Id., ibid., p. 8-11.

(6) Strabon, XVIî/3, g 18 et suiv.; Pomponius Mêla, I, 7. *

(7) Strabon, XVII, 3, g 9 et g 12.

(8) Id., ïoid., g 9.

(9) Id., ibid., g 15.

(10) Kubitschek, De Romanarum tribuum origine ac propagatione, p. 128
 
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