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Toutain, Jules
Les cités romaines de la Tunisie: essai sur l'histoire de la colonisation romaine dans l'Afrique du Nord — Paris, 1895

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https://doi.org/10.11588/diglit.16856#0313

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renaissance et progrès de la vie municipale. 299

l'époque romaine, est situé entre les ruines de Sufetula et le
village arabe de Thala, sous la même latitude que Tebessa, l'an-
cienne Theveste (1).

La vie urbaine ne dépassait donc pas encore, au début du pre-
mier siècle, les limites dans lesquelles elle s'était développée
cent cinquante ans plus tôt.

Ce n'est pas à dire que le gouvernement impérial se désinté-
ressât de ces solitudines dont parle Tacite. Des voies militaires
y furent de bonne heure construites, d'abord de l'est à l'ouest,
entre Theveste et Tacape (2), un peu plus tard du nord au sud (3) ;
des postes fortifiés (castella) y furent créés, à Sufes, par exemple,
et à Thiges (4). Vers la fin du premier siècle, Vespasien fonda
la colonie d'Ammaedara (5), au nord-est de Theveste ; à la même
époque vivait déjà la civitas Chusirensium, fièrement campée sur
un promontoire rocheux qui domine au loin la région des
steppes (6).

C'est au deuxième siècle qu'à la période de renaissance suc-
cède la période d'extension, et que la vie municipale commence
vraiment à conquérir le sud de la province. Cette conquête se
fit progressivement. Sur la Table de Peutinger, certainement pos-

(1) Les indications géographiques de la Table de Peutinger, sur laquelle
les Musulamii sont inscrits au sud d'Igilgili (Djidjelli) et au nord de Diana
(Aïn Zana), c'est-à-dire à l'extrémité occidentale de la Numidie ; non plus
que celles de Ptolémée, qui les place au contraire au sud de l'Aurès, ne
sauraient prévaloir, en raison même de leur divergence, contre un docu-
ment officiel de la valeur du sénatus-consulte de Nundinis saltus Beguen-
sis, document qui date du deuxième siècle, comme la Table elle-même et
comme la Géographie de Ptolémée. Rien d'ailleurs n'autorise à supposer
que les Musulamii aient été transportés en masse pendant le premier siècle
ou au commencement du second. Il n'est pas jusqu'au nom du praesidium
ThaZa, mentionné par Tacite (Ann., III, 21), qui ne corrobore l'opinion ci-
dessus exprimée. D'une part, le bourg moderne de Thala est peu éloigné
d'Hr Begar ; d'autre part, plusieurs documents épigraphiques qu'on y a
découverts prouvent que cette place fut le siège d'une garnison romaine,
au début de l'empire (C. I. L., VIII, 502, 503, 504). Je ne comprends ni pour-
quoi l'on veut démontrer que la Thala romaine n'a rien de commun avec la
ville moderne qui porte le même nom, ni pourquoi on la cherche partout
ailleurs que là. (Mommsen, Rom. Geschichte, t. V, p. 633, note 1 ; trad. fran-
çaise, t. XI, p. 270, note 1.)

(2) Voir plus haut, liv. I, chap. ix, p. 137-138.

(3) Ibid.

(4) C. I. L., VIII, Suppl., 11418, 11427. — Comptes rendus de l'Académie
des Inscriptions et Belles-Lettres, ann. 1891, p. 293.

(5) Voir plus loin, liv. III, chap. il

(6) C. L L., VIII, 698.
 
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