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Toutain, Jules
Les cités romaines de la Tunisie: essai sur l'histoire de la colonisation romaine dans l'Afrique du Nord — Paris, 1895

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https://doi.org/10.11588/diglit.16856#0320

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306 LES CITES ROMAINES DE LA TUNÏSIË.

gna dans ce qu'il nomme le Tell oriental; « mais. » ajoute-t-il
aussitôt, « tout l'ouest, tout le sud est en feu (1). » L'expression
ici encore est trop générale; depuis les premières années du
deuxième siècle jusque vers le milieu du troisième, les troupes
cantonnées en Numidie ne luttèrent que contre les Maures ,
c'est-à-dire contre les habitants des provinces actuelles d'Alger
et d'Oran, et contre ceux du Maroc. Puisque le quartier général
de la légion d'Afrique fut transporté de Theveste à Lambaesis, il
faut bien admettre que le sud de la Proconsulaire ne courait
alors aucun danger ; il n'est plus question , d'ailleurs , de cam-
pagnes contre les Garamantes ; les Maures eux-mêmes, repous-
sés des frontières de la Numidie occidentale, se jetèrent sur la
Bétique (2).

La fin du troisième siècle fut plus troublée, et j'indiquerai
plus loin (3) dans quelle mesure les cités romaines de la Proconsu-
laire souffrirent de ces révolutions. Je tiens cependant à montrer
qu'ici encore M. P. Monceaux me paraît avoir ou transformé ou
exagéré certains épisodes. D'après lui, sous les deux premiers
Gordiens, au moment où l'on se dispute l'empire en Afrique ,
des bandes d'indigènes se ruent sur les colons et les propriétai-
res romains. Au contraire, il suffit de lire avec attention Héro-
dien et Gapitolin, pour constater que les violences alors commi-
ses furent le fait, non pas des habitants du pays, mais du légat
Gapellien, qui représentait l'empereur de Rome, Maximin, et
des troupes qui lui étaient restées fidèles. « En 253 , » poursuit
l'auteur, « sous Valérien, les Maures envahissent la Numidie
et la Proconsulaire, saccagent les bourgs, massacrent les hommes,
enlèvent les femmes, et Gyprien, évêque de Garthage, ouvre une
souscription pour le rachat des prisonniers. » La lettre de saint
Cyprien, que cite M. Monceaux, est adressée ad Episcopos Nu-
midas, et à cette époque le mot Numidas a un sens géographique
très précis : la province de Numidie était créée depuis un demi-
siècle. Il est donc inexact de conclure du document invoqué que
la Proconsulaire avait été, elle aussi, ravagée. Quant à la vic-
toire de Probus sur des rebelles africains, je ne connais pas de
texte indiquant qu'elle ait été remportée près de Sicca Veneria,
ou que le géant Aradion, terrassé par le futur empereur, fût un
chef d'indigènes révoltés.

(1) Page 23.

(2) R. Gagnât, L'armée romaine d'Afrique et l'occupation militaire de
l'Afrique sous les empereurs, p. 45 et suiv.

(3) Voir liv. III, ch. v.
 
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