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Toutain, Jules
Les cités romaines de la Tunisie: essai sur l'histoire de la colonisation romaine dans l'Afrique du Nord — Paris, 1895

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https://doi.org/10.11588/diglit.16856#0337

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LES DIVERS TYPES DE CITÉS ROMAINES.

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Au contraire, les documents épigraphiques proviennent aussi
bien des cités les plus éloignées de la mer que des ports et des
contrées voisines de la côte (1) ; bien qu'ils datent en majorité
de la période des Antonins et de celle des Sévères, les gentilices
portés par les villes et les noms des tribus dans lesquelles les
habitants étaient inscrits nous permettent souvent de remonter
jusqu'au premier siècle de l'empire.

Sur ces textes, les cités ne sont appelées que civitates, muni-
cipia ou coloniae. Aucun d'eux ne fait mention du droit latin,
aucun de l'immunité ou exemption d'impôts. Les titres officiels
donnés aux villes y sont donc moins nombreux et par consé-
quent moins précis que dans l'énumération de Pline : il faut
les expliquer.

Il est aisé de déterminer la condition politique et administra-
tive des centres urbains nommés civitates. Etait civitas toute
commune sujette de Rome ou considérée comme étrangère. Les
habitants n'en étaient pas, sauf exceptions individuelles, des
citoyens romains; le droit y était pérégrin; la constitution mu-
nicipale n'en était point calquée sur la constitution de la cité
romaine (2); d'une manière générale, l'administration en était
soumise au contrôle du gouverneur de la province ; le territoire
en était sol provincial, et comme tel devait payer un impôt fixé
par Rome (stipendium). Les civitates pouvaient obtenir certains
privilèges : une autonomie plus apparente que réelle, l'exemp-
tion du stipendium. Les unes étaient liberae, d'autres immunes,
d'autres enfin à la fois liberae et immunes. Mais, privilégiées
ou non, ce qui les caractérisait toutes, c'est qu'elles n'avaient

(1) On possède aujourd'hui des inscriptions de plus de cent villes romaines
situées toutes soit en Tunisie, soit sur le rivage occidental de la Tripolitaine.

(2) Parmi les civitates africaines de l'époque impériale, les unes étaient
administrées par des suffètes : Leptis magna (C. I. L., VIII, 7); Thaca (id.,
ibid., Suppl., 11193); Civitas Rir. Aq. Sacar. (ici.,'ibid., Suppl., 12286) ;
Avitta Bibba (id., ibid., 797) ; Apisa majus (C. I. L., V, 4921); Siagu (id., ibid.,
4922); Themetra (id., ibid., 4919); Thibica (C. L L., VIII, 765 = Suppl.,
12228); Tepelte (ici., ibid.,-Suppl., 12248);— d'autres par des undecimprimi :
Chidibbia (C. I. L., VIII, Suppl., 14875); Vazita Sarra (id., ibid., Suppl.,,
12007); — d'autres par des magistratus ou magistratus annuales : Gor
(C. L L., VIII, Suppl., 12421); aucune ne paraît l'avoir été par des duum-
virs et des édiles. Toutefois, plusieurs d'entre elles avaient des décurions :
Agbia (C. I. L., VIII, 1548); Thugga (id., ibid., 1495); Numiulis (Bulletin ar-
chéologique du Comité, ann. 1892, p. 154-155); Mactaris (C. L L., VIII, 621);
Uzappa (id., ibid., Suppl., 11924); Urusita (id., ibid., Suppl., 12014); Va-
zita Sarra (id., ibid., Suppl., 12004).
 
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