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Toutain, Jules
Les cités romaines de la Tunisie: essai sur l'histoire de la colonisation romaine dans l'Afrique du Nord — Paris, 1895

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https://doi.org/10.11588/diglit.16856#0353

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LES DIVERS TYPES DE CITES ROMAINES» 339

à une époque où ces tribus avaient perdu toute leur importance
politique. Si Ton veut bien se rappeler ce que j'ai dit plus haut
de la condition des civitates et des municipes, on en conclura
que les cités pérégrines autonomes et exemptes d'impôts sacri-
fiaient au titre de municipe et à la forme romaine de la consti-
tution municipale, leur autonomie et leur immunité de la
veille. L'amour-propre et la vanité semblent avoir été pour elles
les plus puissants mobiles.

Quant aux municipes, en sollicitant le titre et la condition de
colonie, ils sollicitaient leur complète assimilation, au point de
vue juridique et administratif, avec Rome elle-même. En tant
que municipes, ce n'étaient que d'anciennes cités pérégrines
admises par faveur et à titre honorifique dans la cité romaine ;
devenues colonies, ces mêmes villes n'étaient plus considérées
comme des éléments étrangers annexés, mais comme des mem-
bres de la cité romaine transportés dans les provinces. Quoi
qu'on ait dit et écrit, le texte d'Aulu-G-elle est, sur ce point, d'une
clarté parfaite ; l'opposition entre le municipe et la colonie y
est marquée le plus nettement du monde : Municipes ergo sunt
cives Romani ex munie ipiis, legibus suis et suo jure utentes, muneris
tantum cum populo Romano honorarii participes.... nullis aliis ne-
cessitatibus, neque ulla populi Romani lege astricli... Sed coloniarum
alia necessitudo est : non enim veniunt extrinsecus in civitatem, nec
suis raclicibus nituntur, sed ex civitate quasi propagatae sunt, et
jura institutaque omnia populi Romani, non sui arbitrii habent.
Tandis que les municipes restaient libres de choisir leur droit,
les colonies étaient soumises au droit romain ; les habitants des
municipes préféraient à cette liberté, qui leur semblait embar-
rassante, l'honneur d'être jugés en toute circonstance suivant
la procédure et les codes romains. En même temps, ils conqué-
raient l'autonomie administrative ; les citoyens des colonies
pouvaient se croire entièrement libres dans les limites de leur
cité. Enfin, il leur était permis d'espérer qu'un jour viendrait
où ils seraient exemptés de l'impôt foncier, et peut-être même
reconnus propriétaires absolus de leurs immeubles. Les muni-
cipes aimaient mieux l'annexion complète, avec ses charges et
ses avantages présents et futurs, certains et possibles, que l'an-
nexion purement formelle à la cité romaine ; ils renonçaient
sans peine à leurs coutumes particulières et à leur ancien droit
local.

Les empereurs furent prodigues, envers les cités de la Pro-
consulaire , des titres de municipe et de colonie. A la fin du
 
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