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Toutain, Jules
Les cités romaines de la Tunisie: essai sur l'histoire de la colonisation romaine dans l'Afrique du Nord — Paris, 1895

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https://doi.org/10.11588/diglit.16856#0381
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décadence de la vie municipale dans l'afrique romaine. 367

avec une égale violence et "subirent la même ruine (1). Entre la
proclamation de Gordien à Thysdrus et la victoire de Capellien,
il ne s'était pas écoulé un mois. L'œuvre de destruction, pour-
suivie par l'ancien légat de Numidie, fut accomplie sans doute
en quelques semaines.

Considéré en lui-même, ce sanglant et douloureux épisode
n'est qu'un accident. Rien ne l'avait préparé ; la catastrophe
qui fondit alors sur maintes cités africaines était inattendue et
imméritée. La veille du jour où l'émeute de Thysdrus éclata,
l'Afrique était encore très prospère et peuplée de nombreux
agriculteurs. Trois mois plus tard, le pays était dévasté, dé-
pouillé, ruiné ; non seulement la richesse publique et privée
avait été dilapidée, mais encore et surtout les facteurs eux-
mêmes de cette richesse, la terre et les hommes, avaient été
profondément et cruellement atteints.

Et cependant, malgré l'étendue de ce désastre, le mal aurait
pu être réparé : le sol ne se détruit pas, et sa fécondité n'est
pas à la merci d'un conquérant qui passe, le fer dans une main,
la torche dans l'autre; aux générations qui ont souffert, qui ont
été décimées, peuvent succéder des générations plus tranquilles
et plus heureuses, dont le travail réédifie lentement ce qui a
été renversé en un jour par des violences éphémères. Mais à
cette renaissance, à cette résurrection économique, deux condi-
tions sont indispensables : d'une part, la sécurité, la certitude
au moins relative du lendemain et de l'avenir ; d'autre part, la
collaboration constante, l'union parfaite de toutes les forces,
de tous les éléments d'action.

Or, l'année 238 marque précisément, dans l'histoire de l'Afri-
que romaine , l'ère d'une période pendant laquelle ces deux
conditions font absolument défaut. Sans doute, comme je me
suis efforcé de le démontrer plus haut, il est inexact d'af-
firmer que la Proconsulaire ait été alors soit envahie par des

(1) Capitolin, Maxim., 19 : Tune Capellianus victoi* pro Maximino om-
nes Gordiani melu partium in Ajrica înteremit atque proscripsit nec cui-
quam pepercit, prorsus ut ex animo Maximini videretur haec facere. Ci-
vitates denique subdidit, fana diripuit, donaria mililibus divisit, plebem
et principes civitatum concidit. — Hérodien, VII, 10, § 1 : ô ôè KarceXXiavôç
ê; Kapx^Sdva eiareXÔ&v iràvraç t£ to'jç TrpwTSUovxaç aTCsxirsivsv, eï tiveç xaî èacûôyja-av

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