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https://doi.org/10.11588/diglit.25593#0014
io
Le Secret
L’Etat, disoient ces Politiques inquiets &
,, nourris, sans le sçavoir, des maximes de Ma-
,, chiavel, doit tout appréhender de cette So-
„ ciété, elle couvre la sur fa ce de la Terre, ses
„ Membres sont unis par des liens d’autant plus
55 durables, qu’ils sont moins exposés au grand
„ jour, un mot peut les rassembler , l’intérêt
,, commun les rend tous Frères, leurs Mislèrcs
,, couvent une Révolution qu’il faut prévenir, &
„ le relie du Monde est menacé de porter leurs
,, fers, s’ils ne sont exterminés promptement &
,, sans distinéfcion.
Les faux Dévots accoutumés à verser dans le
cœur'du Vulgaire crédule, un noir poison contre
tout ce qui leur fait ombrage , & particulière-
ment contre ces vertus morales qu’ils ne connois-
sent que par théorie , & dont la pratique dans
les autres traverseroit leurs intérêts, ne portè-
rent pas, vous le s^avez, des coups moins ter-
ribles à cette Société Vunerable.
Encore remplis de ce zèle criminel qui ani-
moit les Fanatiques qui privèrent la France de
leurs meilleurs Princes, ils crurent que les Ma-
çons dévoient en être des Viét mes, la Jaloulie
leur donna des armes , l’Ambition les fit com-
battre, & Rome séduite par î’imposture , lança
ses Foudres contre les Maçons.
File ne manquoit pourtant pas alors d’Hom-
mes éclairés & incapables de se laisser prévenir;
mais loin de les appelier à l’examen des crimes
imputés à la Mâçonnerie, on ne négligea rien
pour les en éloigner.
Les bons Minières se voyent sans aigreur pré-
férer ceux qui ne leur ressemblent pas; toûjours
prêts à servir le Maître, ils attendent qu’il les
àp-
Le Secret
L’Etat, disoient ces Politiques inquiets &
,, nourris, sans le sçavoir, des maximes de Ma-
,, chiavel, doit tout appréhender de cette So-
„ ciété, elle couvre la sur fa ce de la Terre, ses
„ Membres sont unis par des liens d’autant plus
55 durables, qu’ils sont moins exposés au grand
„ jour, un mot peut les rassembler , l’intérêt
,, commun les rend tous Frères, leurs Mislèrcs
,, couvent une Révolution qu’il faut prévenir, &
„ le relie du Monde est menacé de porter leurs
,, fers, s’ils ne sont exterminés promptement &
,, sans distinéfcion.
Les faux Dévots accoutumés à verser dans le
cœur'du Vulgaire crédule, un noir poison contre
tout ce qui leur fait ombrage , & particulière-
ment contre ces vertus morales qu’ils ne connois-
sent que par théorie , & dont la pratique dans
les autres traverseroit leurs intérêts, ne portè-
rent pas, vous le s^avez, des coups moins ter-
ribles à cette Société Vunerable.
Encore remplis de ce zèle criminel qui ani-
moit les Fanatiques qui privèrent la France de
leurs meilleurs Princes, ils crurent que les Ma-
çons dévoient en être des Viét mes, la Jaloulie
leur donna des armes , l’Ambition les fit com-
battre, & Rome séduite par î’imposture , lança
ses Foudres contre les Maçons.
File ne manquoit pourtant pas alors d’Hom-
mes éclairés & incapables de se laisser prévenir;
mais loin de les appelier à l’examen des crimes
imputés à la Mâçonnerie, on ne négligea rien
pour les en éloigner.
Les bons Minières se voyent sans aigreur pré-
férer ceux qui ne leur ressemblent pas; toûjours
prêts à servir le Maître, ils attendent qu’il les
àp-