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Vicq-d'Azur, Félix
Traité d'anatomie et de physiologie (Band 1): Traité d'anatomie et de physiologie — Paris, 1786

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https://doi.org/10.11588/diglit.13811#0057
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SUR L'ANATOMIE. 45
toutes les combinaisons possibles des sexes, et qui ont tous cela de commun , qu'ils
voient chaque année s'accroître le volume et l'éclat de leur demeure, en même temps
que leur fardeau s'appesantit. Le physiologiste n'oubliera point le cœur, organe cen-
tral des méduses, les fils vibrants de ces mollasses, les piquants, les trompes ni la bou-
che des oursins, ni le panache frangé des argus, ni ces vers qui, sous la forme d'un
outre, cachent des entrailles et un cœur. Il considérera les animaux que la nature a des-
tinés à vivre aux dépens des autres et qu'elle a mis à l'abri de toute injure en les logeant
dans la profondeur des organes où ils naissent, se développent et meurent. Il s'arrêtera
à l'aspect de la famille nombreuse des polypes, dont les individus éminemment contrac-
tiles, tantôt séparés, tantôt réunis, semblent n'être composés que de bras pour saisir leur
proie et d'un estomac pour s'en nourrir. A l'aide de la loupe, il retrouvera dans le monde
microscopique ce qu'il aura déjà vu, des atomes vivants qui s'agitent, s'attaquent, se
repoussent, se dévorent et se reproduisent. Enfin, il comparera tous les êtres animés
avec les végétaux, que je définis, pour mettre le complément à ce système, des corps vi-
vants dans lesquels la substance ligneuse tient lieu de squelette, dont les sucs pompés
par des vaisseaux capillaires circulent et s'assimilent, où il se fait des sécrétions, une
sorte de respiration, et qui engendrent, mais qui sont dépourvus de cœur, qui ne digèrent
point, et qui n'ont ni sensations, ni mouvements spontanées.

Voilà sous quels rapports j'ai vu le règne vivant. N'observer, ne décrire qu'un animal;
c'est, me suis-je dit, ne tracer qu'un portrait, c'est n'étudier qu'un genre. J'ai osé conce-
voir le plan d'un tableau ; j'ai marqué les principaux traits qui m'ont paru devoir entrer
dans sa composition, et j'ai indiqué les divers genres anatomiques, dont il me semble que
la connoissance approfondie dévoileroit celle du système entier de ces corps.

Ceux qui parcourront les tables où j'expose ces résultats de mes recherches, remar-
queront que le nombre des individus tirés de la classe des vers y surpasse celui des
animaux plus volumineux des premières divisions. C'est que la structure de ceux-ci
peut être facilement déterminée, tandis que les autres échappant au scalpel par leur pe-
titesse , il faut les considérer en famille pour suppléer , par le nombre des observations
faites à l'extérieur de chacun d'eux, à ce que la dissection nous dévoileroit, si elle étoit
possible, sur le mécanisme de leurs organes.

Lorsqu'un animal ou quelqu'un de ses viscères a été préparé par la dissection, il y a
deux moyens de le rendre utile à l'enseignement et aux progrès de l'anatomie. Le pre-
mier est de le conserver dans un cabinet, le second est de le décrire.

Voir et décrire sont deux choses que chacun se croit en état de faire, et dont cepen- Description
dant peu de personnes sont capables. La première suppose une grande attention et des
lumières acquises dans le genre auquel appartient l'objet que l'on observe. La seconde
exige de la méthode et la connoissance des termes propres à donner une idée exacte de
ce que l'on a vu.

Avant Vesale, Galien et Sylvius sont peut-être les seuls anatomistes dont les descrip-
tions puissent être citées avec éloge; encore le premier est-il souvent diffus, et le second
quelquefois trop abrégé. Vesale n'a point mérité ces reproches. Plusieurs ont mis ,
comme Riolan, l'érudition à la place des connoissances exactes. Mais c'est sur-tout dans
les écrits de Stenon, de Malpighi, de Heister, de "Wmslow, d'Albinus et de Bertin, qu'il
Tomel. Discours. 12,

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