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Viollet-le-Duc, Eugène-Emmanuel
Dictionnaire raisonné du mobilier français de l'époque carlovingienne a la renaissance (Band 4) — Paris, 1873

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https://doi.org/10.11588/diglit.1316#0177
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[ PALLIUM ] — 164 —

Le pallium rotation, ou paille roé, suivant la désignation fran-
çaise, et dont il est souventmention, est le manteau semi-circulaire
(voy. Manteau), mais plus communément appelé mantel, lîn effet, il
n'est pus question, dans les textes, de mantel roé, puisque le mol
mantel s'entend comme manteau femi-circulaire ou plus que semi-
circulaire. L'épilhèlej'oe, appliquée aux mots paile, paille, désigne
une exception à la règle, qui était que le paile ou pallium fût mia-
drangulairo.

Le pallium fut toujours considéré comme le manteau indiquant
la plus haute dignité. En France comme en Angleterre, c'était le
pallium qu'on plaçait sur les épaules du roi au moment du sacre.

Le pallium pluviale, ou le pluviale, est la cape ou chape (voy.
Cape), considérée également comme un vêtement destiné aux solen-
nités et qui est circulaire.

Dans le vêtement épiscopal, le mot pallium indique une pièce
d'étoffe que les papes envoyaient aux archevêques comme une
marque distinctive.

Dès le vuie siècle, il est question de ce pallium, et Flodoard, dans
son Histoire de l'Église de Reims, dit que le pallium fut envoyé
par le pape Zacharie aux trois métropolitains de Rouen, de Reims
et de Sens ', sous Cliarlemagne. Si les papes donnaient le pallium,
ils le retiraient aussi, lorsqu'ils croyaient avoir à se plaindre d'un
prélat auquel il avait été accordé. Le même Flodoard rapporte
comme quoi le pape Serge refusa de rendre le pallium à l'arche-
vêque Ebhon.

Les souverains pontifes accordaient le droit aux archevêques de
porter le pallium à certaines fêles solennelles ou à l'ordinaire. C'est
ainsi que l'archevêque Hincmar reçut du pape Léon IV un nouveau
pallium avec autorisation d'en user ordinairement, comme aupara-
vant le même pontife lui en avait envoyé un dont il ne pouvait user
qu'à des jours de fêle prescrits et déterminés. Dans la lettre qu'il lui
adresse à ce sujet, le pontife affirme qu'il n'a accordé à aucun ar-
chevêque avant lui l'usage ordinaire et quotidien du pallium et qu'il
ne l'accordera à aucun désormais*. Il s'agit de décrire ce qu'est ce
pallium épiscopal : c'est une longue bande d'étoffe de laine blanche
d'une largeur de trois doigts (0,05 environ), qui était portée sur les
deux épaule^ et dont les deux extrémités tombaient devant la poi-
trine et derrière le dos. Pour ce faire, le pallium était noué ainsi

1 t.îb. Il, cap. xvi.

* Flmloard, !ib. III. cap. x.
 
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