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Viollet-le-Duc, Eugène-Emmanuel
Dictionnaire raisonné du mobilier français de l'époque carlovingienne a la renaissance (Band 4) — Paris, 1873

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https://doi.org/10.11588/diglit.1316#0174
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— llil — [ PAILE ]

Les bandes d'orfrois posées sur les cheveux des femmes sont assez
fréquemment indiquées sur les monuments figurés des xn° et xin"
siècles; elles remplaçaient les cercles ou couronnes et consistaient
en des bandelettes ornées d'orfèvrerie (voy. Fbéisbau). Quant aux
chapels d'orfrois, ils composaient des coiffures également char-
gées d'ornements, de pierreries et de perles (voy. Coiffube, Joyau).
La richesse de ces parures ne fit que se développer pendant la pre-
mière moitié du xv" siècle.

Si les chapes ecclésiastiques étaient, ainsi qu'il vient d'être dit, dé-
corées d'orfrois à figures et d'une grande richesse, celles que portaient
les souverains, à l'occasion de certaines solennités, n'étaient pas
moins luxueuses. Alors on désignait par orfrois toutes les brode-
ries d'or et de soie de couleur qui couvraient un vêtement. 11 est
fait mention, dans les archives de l'église Saint-IIilaire de l'oi-
liers, actuellement réunies à la préfecture de la Vienne, d'un devis
d'une chape royale, à la date de 1/i69, sur laquelle devaient être
appliqués les orfrois suivants : « Sur le chaperon (capuchon) de la
chape, le miracle du concile général pendant lequel la terre se
souleva sous les pieds de saint Hilaire. Sur les épaules, les armes
de France portées par des anges ; au-dessous, à droite, la représen-
tation de l'église Saint-Hilaire; à gauche, le roi de France dans
sa tente, dormant, et un rayon partant du clocher de l'église, arri-
vant sur le visage du prinee, etc. « Et, dit le devis : « Seront faiz les
« orfraiz, le champ et les làzères ' d'or de Chipre bien fin et fous
* les tabernacles (dais) d'or, et les ymages de soyc et seront de
« large d'une feuille de papier lesdits orfraiz1. »

Il faut donc entendre « vêtement à orfrois », à dater de la lin
du xive siècle, comme vêtement orné de galons d'or, de pierreries
et de perles, mais encore comme vêlement brodé en plein d'images
et d'ornements, aussi bien d'or et de pierreries que de soies de
couleurs.

PAILE, s. m. (pal/e, pâlie). Le mot paile est employé, à dater du
xih' siècle, pour désigner le manteau porté par une personne noble.
Le paile était fait d'étoffes précieuses. Le paile d outre-mer, gré-

1 Lisières, bordures.

2 Publ. par M.Ledet dans les Annules urckéulogiques. « Larges d'une feuille de pa-
pier u, environ 8 pouces, d<°,215, la feuille de papier n'ayant alors que celte largeur.

IV. — 21
 
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