148 ICONOGRAPHIE GRECQUE.
Ch. VI. Aristide mourut âgé de plus de soixante ans , comblé de distinctions
PL xxxi. par jes Qrecs asiatiques, et favorisé d'exemptions honorables par le sou-
verain.
N°4et5. La tête gravée sous ces deux numéro est celle de la statue assise d'Aris-
tide , qui, trouvée à Rqjne, sous le pontificat de Pie IV, vers le milieu
du XVIe siècle, fut placée dans la bibliothèque du Vatican, où elle est
encore1. L'inscription,
API2TIAH2
2MYPNE02
Aristide,
smjméen,
gravée en deux lignes au bas du siège et du côté gauche de la figure, nous
fait reconnoitre ce sophiste2. Aristide, qui se regardoit comme un second
fondateur de Smyrne, put prendre le titre de smyrnéen quand il eut
obtenu le droit de citoyen de cette ville , où il fut aussi honoré de diffé-
rentes magistratures. C'est ainsi que nous avons vu Hérodote citoyen d'Ha-
licarnasse et de Thurium, Aristomaque citoyen de Soles et d'Athènes, Mé-
trodore citoyen d'Athènes et de Lampsaque. Il est probable que cette statue
d'Aristide étoit une copie de la statue de bronze que les Smyrnéens avoient
élevée en son honneur sur la place publique, près du temple d'Esculape3.
Le panégyrique de Rome, qu'on trouve parmi ses ouvrages, peut lui avoir
mérité une statue dans quelque forum , dans quelque portique , ou du
moins dans quelque bibliothèque de cette capitale4. Si l'inscription de
(1) Bellori, Imagin. illustr., n. 72.
(2) J. Masson avoit élevé quelques doutes sur l'au-
thenticité de cette inscription, et par conséquent sur
la certitude de ce portrait; ces doutes étoient fondés
sur la fausse orthographe des deux mots, API2TIAH2
pour API2TEIAH2, et 2MYPNE02 pour 2MYPNAI02.
Joseph Bartoli à répondu à ces objections frivoles
( Dissertazioni due sul museo veronese, Verona,
1745 , in-4% p- 199)- Pour 11 au lieu de l'EI on peut
voir ce que nous avons remarqué à la planche XXIV
sur l'orthographe du nom II02IA£1NI02 au lieu de
I102EIAflNI02. J'ajouterai que dans le fragment d'une
table iliaque, rapporté par Fabretti et par d'autres
(Montf., A. E., suppl., t. IV, pi. 3y, n° 2.), et qui est
maintenant dans la collection du musée Napoléon,
on lit le nom de Neptune, ri02IAnN, avec une pareille
faute : cependant tout annonce que ce monument
n'appartient pas à l'âge de la décadence des lettres et
des arts. A. la vérité l'orthographe de 2MYPNE02
pour 2MYPNAI02 est bien plus fautive, parcequ'elle
pèche aussi contre la quantité de la syllabe. Cepen-
dant elle est également fondée sur la prononciation
de celte diphthongue, prononciation qui avoit lieu
du temps même de Callimaque (voy. l'épigramme I
de ce poète dans les Analecta), et qui a fait substi-
tuer l'E à l'Ai sur d'autres inscriptions ( Gruter,
pag. xxii , 1, et pag. ccxn, ccxni ), et même sur des
médailles. Je ne citerai qu'un exemple; il est tiré
d'une médaille d'argent de Faustine la jeune, prin-
cesse contemporaine d'Aristide : on y lit YJIGP NIKH2
PftMeftN à la place de PfiMAHIN. Eckel a parlé de
cette médaille , qui se trouve dans le cabinet de
Vienne (D. N., t. III, p. 5ao).
(3) Philostrate, loco citato, §.2; et Oléarius dans
les notes.
(4) Libanius, dans sa lettre MDLI, parmi celles
Ch. VI. Aristide mourut âgé de plus de soixante ans , comblé de distinctions
PL xxxi. par jes Qrecs asiatiques, et favorisé d'exemptions honorables par le sou-
verain.
N°4et5. La tête gravée sous ces deux numéro est celle de la statue assise d'Aris-
tide , qui, trouvée à Rqjne, sous le pontificat de Pie IV, vers le milieu
du XVIe siècle, fut placée dans la bibliothèque du Vatican, où elle est
encore1. L'inscription,
API2TIAH2
2MYPNE02
Aristide,
smjméen,
gravée en deux lignes au bas du siège et du côté gauche de la figure, nous
fait reconnoitre ce sophiste2. Aristide, qui se regardoit comme un second
fondateur de Smyrne, put prendre le titre de smyrnéen quand il eut
obtenu le droit de citoyen de cette ville , où il fut aussi honoré de diffé-
rentes magistratures. C'est ainsi que nous avons vu Hérodote citoyen d'Ha-
licarnasse et de Thurium, Aristomaque citoyen de Soles et d'Athènes, Mé-
trodore citoyen d'Athènes et de Lampsaque. Il est probable que cette statue
d'Aristide étoit une copie de la statue de bronze que les Smyrnéens avoient
élevée en son honneur sur la place publique, près du temple d'Esculape3.
Le panégyrique de Rome, qu'on trouve parmi ses ouvrages, peut lui avoir
mérité une statue dans quelque forum , dans quelque portique , ou du
moins dans quelque bibliothèque de cette capitale4. Si l'inscription de
(1) Bellori, Imagin. illustr., n. 72.
(2) J. Masson avoit élevé quelques doutes sur l'au-
thenticité de cette inscription, et par conséquent sur
la certitude de ce portrait; ces doutes étoient fondés
sur la fausse orthographe des deux mots, API2TIAH2
pour API2TEIAH2, et 2MYPNE02 pour 2MYPNAI02.
Joseph Bartoli à répondu à ces objections frivoles
( Dissertazioni due sul museo veronese, Verona,
1745 , in-4% p- 199)- Pour 11 au lieu de l'EI on peut
voir ce que nous avons remarqué à la planche XXIV
sur l'orthographe du nom II02IA£1NI02 au lieu de
I102EIAflNI02. J'ajouterai que dans le fragment d'une
table iliaque, rapporté par Fabretti et par d'autres
(Montf., A. E., suppl., t. IV, pi. 3y, n° 2.), et qui est
maintenant dans la collection du musée Napoléon,
on lit le nom de Neptune, ri02IAnN, avec une pareille
faute : cependant tout annonce que ce monument
n'appartient pas à l'âge de la décadence des lettres et
des arts. A. la vérité l'orthographe de 2MYPNE02
pour 2MYPNAI02 est bien plus fautive, parcequ'elle
pèche aussi contre la quantité de la syllabe. Cepen-
dant elle est également fondée sur la prononciation
de celte diphthongue, prononciation qui avoit lieu
du temps même de Callimaque (voy. l'épigramme I
de ce poète dans les Analecta), et qui a fait substi-
tuer l'E à l'Ai sur d'autres inscriptions ( Gruter,
pag. xxii , 1, et pag. ccxn, ccxni ), et même sur des
médailles. Je ne citerai qu'un exemple; il est tiré
d'une médaille d'argent de Faustine la jeune, prin-
cesse contemporaine d'Aristide : on y lit YJIGP NIKH2
PftMeftN à la place de PfiMAHIN. Eckel a parlé de
cette médaille , qui se trouve dans le cabinet de
Vienne (D. N., t. III, p. 5ao).
(3) Philostrate, loco citato, §.2; et Oléarius dans
les notes.
(4) Libanius, dans sa lettre MDLI, parmi celles