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ICONOGRAPHIE GRECQUE
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CHAPITRE VII.
MÉDECINS, ET PHYSICIENS.
i. HIPPOCRATE
PI. XXXII.
V_jet homme à jamais célèbre naquit à Cos l'an 460r avant l'ère chré-
tienne : il étoit destiné par la nature à la médecine, puisqu'il étoit issu
de la famille des Asclépiacles, qu'on croyoit descendre cVEsculape9; mais il
dut à l'esprit infatigable d'observation, à la justesse exquise de jugement
dont il étoit doué, à une pratique assidue et toujours réfléchie, la gloire
d'avoir réussi à porter l'art des prognostics à une certitude à laquelle on
n'espéroit pas qu'il pût atteindre, et d'avoir répandu sur la science des
lumières nouvelles qui éclairent encore la postérité.
Non content des avantages que lui présentoir le trésor d'observations
recueillies pendant plusieurs siècles dans l'école des Asclépiades de sa pa-
trie3, il entreprit de les comparer avec celles d'une école rivale, l'école de
Gnide4, et d'y ajouter les observations nouvelles que l'étude des maladies
lui fourniroit dans d'autres pays et sous d'autres climats. Dans ce projet
il parcourut l'Asie mineure, dont l'île de Cos étoit voisine, la Libye, la
Scythie , quelques villes de la Thrace, la Macédoine, et la Thessalie5. Il
(1) Cette année étoit fixée par Histomachus dans
le traité qu'il avoit écrit sur ]a secte ou sur l'école
des médecins qui reconnoissoient pour chef Hippo-
crate. On cite cette autorité dans la vie grecque
d'Hippocrate, faussement attribuée à Soranus de
Cos : mais cet écrit n'est pas un guide sûr pour nous
conduire à la connoissance certaine de l'histoire de
ce grand médecin, particulièrement lorsque les faits
qu'on y lit ne sont point confirmés par quelque au-
torité plus respectable. Le docteur Ackermann, pro-
fesseur d'Altorff, a donné un excellent abrégé de la
vie d'Hippocrate, tiré des témoignages les plus au-
thentiques, tels que ceux de Platon, d'Aristote, et
d'Hippocrate lui-même, dans ses ouvrages les moins
contestés. Cette vie a été insérée par M. Harles
dans la Bibllotheca grœca de Fabricius, tom. II,
pag. 5o6.
(2) Platon , Protagora et Phœclro. Il étoit de la
branche de Nebros, suivant le témoignage d'Etienne
de Byzance. V. Koç.
(3) Pline, 1. XXXIX, §. 2, où il rapporte, d'après
Varron , la fable qu'Hippocrate avoit incendié le
temple qui contenoit ce dépôt. M. Ackermann ob-
serve judicieusement que ceux qui débitoient ce fait
n'étoient pas bien d'accord entre eux, puisque quel-
ques uns lui faisoient brûler le temple d'Esculape à
Cos, et d'autres celui qui étoit à Gnide.
(4j Hippocrate, de diœta acut. 3 pag. 268, 269,
tom. II, édition de Linden.
(5) L'énumération de ces contrées a été tracée
ICONOGRAPHIE GRECQUE
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CHAPITRE VII.
MÉDECINS, ET PHYSICIENS.
i. HIPPOCRATE
PI. XXXII.
V_jet homme à jamais célèbre naquit à Cos l'an 460r avant l'ère chré-
tienne : il étoit destiné par la nature à la médecine, puisqu'il étoit issu
de la famille des Asclépiacles, qu'on croyoit descendre cVEsculape9; mais il
dut à l'esprit infatigable d'observation, à la justesse exquise de jugement
dont il étoit doué, à une pratique assidue et toujours réfléchie, la gloire
d'avoir réussi à porter l'art des prognostics à une certitude à laquelle on
n'espéroit pas qu'il pût atteindre, et d'avoir répandu sur la science des
lumières nouvelles qui éclairent encore la postérité.
Non content des avantages que lui présentoir le trésor d'observations
recueillies pendant plusieurs siècles dans l'école des Asclépiades de sa pa-
trie3, il entreprit de les comparer avec celles d'une école rivale, l'école de
Gnide4, et d'y ajouter les observations nouvelles que l'étude des maladies
lui fourniroit dans d'autres pays et sous d'autres climats. Dans ce projet
il parcourut l'Asie mineure, dont l'île de Cos étoit voisine, la Libye, la
Scythie , quelques villes de la Thrace, la Macédoine, et la Thessalie5. Il
(1) Cette année étoit fixée par Histomachus dans
le traité qu'il avoit écrit sur ]a secte ou sur l'école
des médecins qui reconnoissoient pour chef Hippo-
crate. On cite cette autorité dans la vie grecque
d'Hippocrate, faussement attribuée à Soranus de
Cos : mais cet écrit n'est pas un guide sûr pour nous
conduire à la connoissance certaine de l'histoire de
ce grand médecin, particulièrement lorsque les faits
qu'on y lit ne sont point confirmés par quelque au-
torité plus respectable. Le docteur Ackermann, pro-
fesseur d'Altorff, a donné un excellent abrégé de la
vie d'Hippocrate, tiré des témoignages les plus au-
thentiques, tels que ceux de Platon, d'Aristote, et
d'Hippocrate lui-même, dans ses ouvrages les moins
contestés. Cette vie a été insérée par M. Harles
dans la Bibllotheca grœca de Fabricius, tom. II,
pag. 5o6.
(2) Platon , Protagora et Phœclro. Il étoit de la
branche de Nebros, suivant le témoignage d'Etienne
de Byzance. V. Koç.
(3) Pline, 1. XXXIX, §. 2, où il rapporte, d'après
Varron , la fable qu'Hippocrate avoit incendié le
temple qui contenoit ce dépôt. M. Ackermann ob-
serve judicieusement que ceux qui débitoient ce fait
n'étoient pas bien d'accord entre eux, puisque quel-
ques uns lui faisoient brûler le temple d'Esculape à
Cos, et d'autres celui qui étoit à Gnide.
(4j Hippocrate, de diœta acut. 3 pag. 268, 269,
tom. II, édition de Linden.
(5) L'énumération de ces contrées a été tracée