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ICONOGRAPHIE GRECQUE.
CHAPITRE V.
ROIS DE THRACE.
s... LYSIMAQUE.
PI. XLI. JLysimaque, fils d'Agathoclès , étoit un des gardes d'Alexandre-le-Grand ,
et suivit ce monarque dans l'expédition contre les Perses'. Il se fit distin-
guer par sa valeur; et en revenant de l'Inde, Alexandre lui confia le com-
mandement d'un vaisseau de guerre \ Ce prince avoit eu l'occasion de
remarquer le courage et l'adresse de Lysimaque, lorsque celui-ci dans une
chasse avoit étouffé de ses mains un lion furieux3. Sa réputation étoit telle
à la mort du conquérant, qu'il fut regardé comme un des capitaines qui
avoient le plus de droits à prétendre au gouvernement d'un grand pays.
La Thrace, province inquiète et belliqueuse du royaume de Macédoine, lui
fut confiée ; et Lysimaque ne se montra pas moins disposé que ses collè-
gues à regarder son gouvernement comme son apanage. Il asservit plusieurs
peuplades jusqu'alors indomtées ; il détruisit une ville dans la Chersonese,
et en fit construire une autre, que de son nom il appela Lysimachie, et
dont il fit la capitale de ses états. Réuni avec Séleucus et Ptolémée contre
Antigonus, le plus puissant de ses compétiteurs, il réussit à le vaincre et
(i) Pausanias, liv. I, c. 9 et 10. Memnon, Apud
Phot., cod. 22.4; Strabon, Diodore, Plutarque, Po-
lyen , et Justin, ont, à différentes occasions, parlé
de Lysimaque. M. Cary a donné une histoire suc-
cincte de ce successeur d'Alexandre, extraite des au-
teurs que je viens de citer, et de quelques autres,
et la insérée dans son Histoire des rois de Thrace
éclaircie par les médailles. Quoiqu'il n'ait pas tout
dit, et que la critique put encore s exercer sur quel-
ques faits particuliers de la vie de Lysimaque, le tra-
vail de M. Cary est cependant ce que nous avons de
plus exact à ce sujet. La patrie de ce guerrier étoit,
suivant Arrien, Pella, capitale delà Macédoine [In-
dtca, p. 5/|3, édition de Blaucard), et Cran-non en
Thessalie, suivant les autorités qui ont guidé Por-
phyre [Euseb. greeca, pag. 63).
(2) Arrien , Indica, loco citato. La charge de tré-
sorier d'Alexandre, attribuée à Lysimaque par quel-
ques auteurs modernes, n'est qu'un sarcasme de Dé-
nié trius Poliorcète sur l'avarice de Lysimaque (Athé-
née,!. IV, p. 261, B).
(3) Qumte-Curce, liv. VIII, c. i. La plupart des
écrivains racontent ce fait avec d'autres circonstances
qui sont très désavantageuses à Alexandre. Puisque
leur récit est démenti par Quinte- Curce et par le
silence d'Arrien, j'ajoute plus de foi à celui qui est
plus d'accord avec les qualités connues de ce grand
roi ; d'autant plus qu'une foule d'écrivains s'étoit
attachée à dénaturer ses actions et à dénigrer son
caractère.
ICONOGRAPHIE GRECQUE.
CHAPITRE V.
ROIS DE THRACE.
s... LYSIMAQUE.
PI. XLI. JLysimaque, fils d'Agathoclès , étoit un des gardes d'Alexandre-le-Grand ,
et suivit ce monarque dans l'expédition contre les Perses'. Il se fit distin-
guer par sa valeur; et en revenant de l'Inde, Alexandre lui confia le com-
mandement d'un vaisseau de guerre \ Ce prince avoit eu l'occasion de
remarquer le courage et l'adresse de Lysimaque, lorsque celui-ci dans une
chasse avoit étouffé de ses mains un lion furieux3. Sa réputation étoit telle
à la mort du conquérant, qu'il fut regardé comme un des capitaines qui
avoient le plus de droits à prétendre au gouvernement d'un grand pays.
La Thrace, province inquiète et belliqueuse du royaume de Macédoine, lui
fut confiée ; et Lysimaque ne se montra pas moins disposé que ses collè-
gues à regarder son gouvernement comme son apanage. Il asservit plusieurs
peuplades jusqu'alors indomtées ; il détruisit une ville dans la Chersonese,
et en fit construire une autre, que de son nom il appela Lysimachie, et
dont il fit la capitale de ses états. Réuni avec Séleucus et Ptolémée contre
Antigonus, le plus puissant de ses compétiteurs, il réussit à le vaincre et
(i) Pausanias, liv. I, c. 9 et 10. Memnon, Apud
Phot., cod. 22.4; Strabon, Diodore, Plutarque, Po-
lyen , et Justin, ont, à différentes occasions, parlé
de Lysimaque. M. Cary a donné une histoire suc-
cincte de ce successeur d'Alexandre, extraite des au-
teurs que je viens de citer, et de quelques autres,
et la insérée dans son Histoire des rois de Thrace
éclaircie par les médailles. Quoiqu'il n'ait pas tout
dit, et que la critique put encore s exercer sur quel-
ques faits particuliers de la vie de Lysimaque, le tra-
vail de M. Cary est cependant ce que nous avons de
plus exact à ce sujet. La patrie de ce guerrier étoit,
suivant Arrien, Pella, capitale delà Macédoine [In-
dtca, p. 5/|3, édition de Blaucard), et Cran-non en
Thessalie, suivant les autorités qui ont guidé Por-
phyre [Euseb. greeca, pag. 63).
(2) Arrien , Indica, loco citato. La charge de tré-
sorier d'Alexandre, attribuée à Lysimaque par quel-
ques auteurs modernes, n'est qu'un sarcasme de Dé-
nié trius Poliorcète sur l'avarice de Lysimaque (Athé-
née,!. IV, p. 261, B).
(3) Qumte-Curce, liv. VIII, c. i. La plupart des
écrivains racontent ce fait avec d'autres circonstances
qui sont très désavantageuses à Alexandre. Puisque
leur récit est démenti par Quinte- Curce et par le
silence d'Arrien, j'ajoute plus de foi à celui qui est
plus d'accord avec les qualités connues de ce grand
roi ; d'autant plus qu'une foule d'écrivains s'étoit
attachée à dénaturer ses actions et à dénigrer son
caractère.