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3ia ICONOGRAPHIE GRECQUE.
Ch.Vïii. ayant forcé le roi de Pont à demander la paix, rétablit Nicomede sur le
PI. XLIII. trone ? ou ^ se maintint pendant plusieurs années '. Les liaisons de ce prince
avec César pendant le séjour que celui-ci lit en Asie ont laissé une idée
peu favorable de leurs mœurs. On peut dire que Nicomede avoit hérité de
sa mère Nysa , qui avoit été danseuse, le goût pour le libertinage2. Nous
ignorons quelle fut l'épouse de ce prince. Il paroît qu'à sa mort il laissa
une fille qui portoit le nom de sa grand'mere3, et un fils ou un petit-fils,
Nicomede IV, dont le règne fut très court, et qui, mourant sans postérité,
voulut que le peuple romain héritât de son royaume4.
Le médaillon d'argent de Nicomede III, gravé sous le n° 8 de cette plan-
che, est conforme en tout à ceux de son père. Les traits de son visage ont
même une ressemblance très frappante avec ceux qui caractérisent les por-
traits de ce dernier : on sent toutefois que sur la médaille dont il s'agit
le roi est plus jeune que Nicomede II ne le paroît sur son tétradrachme
de l'an 188 , et que les deux portraits appartiennent à deux personnages
différents.
La légende donne le nom du roi Nicomede Epiphane, sans le titre de
Pliilopator, BA.2IAEQS EI1IOANOY2 NIKOMHAOX. L'époque marquée sur la mé-
daille de Nicomede III est l'an es, 2o5, de Bithynie, 83 avant J.-C5. Alors
Bithynie; c'est l'époque où Socrate son frère s'étoît
emparé du royaume.
(i) M. Sestini a fait connoîtie une médaille de
ce prince avec l'année 211 de l'ère de Bithynie (Let-
tere, tom. III, p. 146; Classes, p. 3y), La dernière
époque des médailles de Nicomede II est l'an 190.
(2) Saltatrix (Justin, 1. X.XXY1II, c. 5). Les per-
sonnes de cette espèce n'étoient guère dans l'anti-
quité que des courtisanes.
(3) César s'intéressa pour cette seconde Nysa (Sué-
tone , Cœsare, c. 49 )•
(/]) Appien le dit expressément (Mithrid., g. 7) :
après avoir parlé de Nicomede III Pliilopator, il
ajoute: Tiovôc (d'autres manuscrits ontùiôç) Toï/tfe
ETEPOS NIK0MHAH2 Pq^u'kmç Tfiv àpxôv iv cîmOiiitaiç
tmÉAïrfev : «Le petit-fils (ou le fils) de ce dernier,
«qui étoit un autre Nicomede, légua le royaume
« aux 'Romains par son testament». Le seul doute
raisonnable que puisse l'aire naître ce passage porte
sur les ïnots tnôç ou {iiovùç, fils ou petit-fils. La cor-
rection proposée pa-r M. Sehweighœuser pour ap-
puyer le système de plusieurs historiens modernes
qui ne veulent pas reconnoitre quatre Nicomedes,
qtioiqu'ingénieuse, me paroit forcée. Si Àppien avoit
voulu dire que Nicomede III, dont il vient immé-
diatement de parler, avoit légué son royaume aux
Romains, il auroit dit simplement oVroç, celui-ci,
sans recommencer une autre phrase inutile et in-
exacte, et qui ne feroit qu'embarrasser la narration.
Le Syncelle avoit sous les yeux un catalogue où Ni-
comede IV nétoit point omis, car il compte huit rois
en commençant par Zïpétès ; j'ai dit en commençant
par Zipétès, parceque les deux cent treize années
qu'il donne de durée aux rois de Bithynie commen-
cent sous ce prince, qui régnoit l'an de Rome 466.
Ainsi la dernière année de cette période , ou la deux
cent treizième, coïncide avec l'an de Rome 679,
année où C. Octavius et C. Aurélius Colta étoxent
consuls. Cotta, selon Appien, en sortant du consu-
lat, fut gouverneur de la Bithynie pendant l'année
suivante (Mithrid., §. 71), sous laquelle Eutrope
assure que ce royaume fut réduit en province ro-
maine (1. VI, c. 6).
(5) Description, etc , loco citato,na 65.
3ia ICONOGRAPHIE GRECQUE.
Ch.Vïii. ayant forcé le roi de Pont à demander la paix, rétablit Nicomede sur le
PI. XLIII. trone ? ou ^ se maintint pendant plusieurs années '. Les liaisons de ce prince
avec César pendant le séjour que celui-ci lit en Asie ont laissé une idée
peu favorable de leurs mœurs. On peut dire que Nicomede avoit hérité de
sa mère Nysa , qui avoit été danseuse, le goût pour le libertinage2. Nous
ignorons quelle fut l'épouse de ce prince. Il paroît qu'à sa mort il laissa
une fille qui portoit le nom de sa grand'mere3, et un fils ou un petit-fils,
Nicomede IV, dont le règne fut très court, et qui, mourant sans postérité,
voulut que le peuple romain héritât de son royaume4.
Le médaillon d'argent de Nicomede III, gravé sous le n° 8 de cette plan-
che, est conforme en tout à ceux de son père. Les traits de son visage ont
même une ressemblance très frappante avec ceux qui caractérisent les por-
traits de ce dernier : on sent toutefois que sur la médaille dont il s'agit
le roi est plus jeune que Nicomede II ne le paroît sur son tétradrachme
de l'an 188 , et que les deux portraits appartiennent à deux personnages
différents.
La légende donne le nom du roi Nicomede Epiphane, sans le titre de
Pliilopator, BA.2IAEQS EI1IOANOY2 NIKOMHAOX. L'époque marquée sur la mé-
daille de Nicomede III est l'an es, 2o5, de Bithynie, 83 avant J.-C5. Alors
Bithynie; c'est l'époque où Socrate son frère s'étoît
emparé du royaume.
(i) M. Sestini a fait connoîtie une médaille de
ce prince avec l'année 211 de l'ère de Bithynie (Let-
tere, tom. III, p. 146; Classes, p. 3y), La dernière
époque des médailles de Nicomede II est l'an 190.
(2) Saltatrix (Justin, 1. X.XXY1II, c. 5). Les per-
sonnes de cette espèce n'étoient guère dans l'anti-
quité que des courtisanes.
(3) César s'intéressa pour cette seconde Nysa (Sué-
tone , Cœsare, c. 49 )•
(/]) Appien le dit expressément (Mithrid., g. 7) :
après avoir parlé de Nicomede III Pliilopator, il
ajoute: Tiovôc (d'autres manuscrits ontùiôç) Toï/tfe
ETEPOS NIK0MHAH2 Pq^u'kmç Tfiv àpxôv iv cîmOiiitaiç
tmÉAïrfev : «Le petit-fils (ou le fils) de ce dernier,
«qui étoit un autre Nicomede, légua le royaume
« aux 'Romains par son testament». Le seul doute
raisonnable que puisse l'aire naître ce passage porte
sur les ïnots tnôç ou {iiovùç, fils ou petit-fils. La cor-
rection proposée pa-r M. Sehweighœuser pour ap-
puyer le système de plusieurs historiens modernes
qui ne veulent pas reconnoitre quatre Nicomedes,
qtioiqu'ingénieuse, me paroit forcée. Si Àppien avoit
voulu dire que Nicomede III, dont il vient immé-
diatement de parler, avoit légué son royaume aux
Romains, il auroit dit simplement oVroç, celui-ci,
sans recommencer une autre phrase inutile et in-
exacte, et qui ne feroit qu'embarrasser la narration.
Le Syncelle avoit sous les yeux un catalogue où Ni-
comede IV nétoit point omis, car il compte huit rois
en commençant par Zïpétès ; j'ai dit en commençant
par Zipétès, parceque les deux cent treize années
qu'il donne de durée aux rois de Bithynie commen-
cent sous ce prince, qui régnoit l'an de Rome 466.
Ainsi la dernière année de cette période , ou la deux
cent treizième, coïncide avec l'an de Rome 679,
année où C. Octavius et C. Aurélius Colta étoxent
consuls. Cotta, selon Appien, en sortant du consu-
lat, fut gouverneur de la Bithynie pendant l'année
suivante (Mithrid., §. 71), sous laquelle Eutrope
assure que ce royaume fut réduit en province ro-
maine (1. VI, c. 6).
(5) Description, etc , loco citato,na 65.