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«anles , et les regrets du général romain de n'a-
voir pu sauver, à la prise de la place, la vie
du prince des géomètres. Marcellus, qui aimoit
les lettres et les arts des Grecs, enleva aux Sy-
racusains vaincus un graud nombre de monu-
ments les plus précieux de ces arts pour en or-
ner sa patrie. Cette action du proconsul, imitée
par les conquérants romains qui le suivirent, a
rendu Rome, pendant le cours de vingt siècles ,■
la capitale des arts (i).
Fabius Maximus avoit fait voir aux Romains
qu'on pouvoit résister à Anuibal ; Marcellus leur
prouva qu'on pouvoit l'attaquer et le battre : il
le battit en effet près de Nola , dans une sortie
pleine d'audace ; et après la conquête de la Si-
cile , il le provoqua plusieurs fois avec des suc-
cès différents : mais sa hardiesse , trop peu me-
surée, le fit s'exposer, près de Venusia, dans
une découverte que la sagacité d'Annibal avoit
prévue ; il tomba dans les embûches des Cartha-
ginois, et il périt en se défendant avec la plus
grande vaillance. Le vainqueur lui fit rendre ho-
norablement les devoirs funèbres.
On ne peut douter qu'il n'éxistât des images
(i) Polybe {Fragm. , k IX, c. x, édit. de Gronovius )
déclame contre ce déplacement des chefs-d'œuvre des arts :
mais la faiblesse des motifs qu'il allègue prouve qu'il étoit
excite' inoins par une conviction intime, que par l'amour
de son pays, dont il voyoit à regret enlever tant de mo-
numents célèbres.
«anles , et les regrets du général romain de n'a-
voir pu sauver, à la prise de la place, la vie
du prince des géomètres. Marcellus, qui aimoit
les lettres et les arts des Grecs, enleva aux Sy-
racusains vaincus un graud nombre de monu-
ments les plus précieux de ces arts pour en or-
ner sa patrie. Cette action du proconsul, imitée
par les conquérants romains qui le suivirent, a
rendu Rome, pendant le cours de vingt siècles ,■
la capitale des arts (i).
Fabius Maximus avoit fait voir aux Romains
qu'on pouvoit résister à Anuibal ; Marcellus leur
prouva qu'on pouvoit l'attaquer et le battre : il
le battit en effet près de Nola , dans une sortie
pleine d'audace ; et après la conquête de la Si-
cile , il le provoqua plusieurs fois avec des suc-
cès différents : mais sa hardiesse , trop peu me-
surée, le fit s'exposer, près de Venusia, dans
une découverte que la sagacité d'Annibal avoit
prévue ; il tomba dans les embûches des Cartha-
ginois, et il périt en se défendant avec la plus
grande vaillance. Le vainqueur lui fit rendre ho-
norablement les devoirs funèbres.
On ne peut douter qu'il n'éxistât des images
(i) Polybe {Fragm. , k IX, c. x, édit. de Gronovius )
déclame contre ce déplacement des chefs-d'œuvre des arts :
mais la faiblesse des motifs qu'il allègue prouve qu'il étoit
excite' inoins par une conviction intime, que par l'amour
de son pays, dont il voyoit à regret enlever tant de mo-
numents célèbres.