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son ambition: l'antre étoit César, qui sembloit
avoir hérite , dans un antre parti, de toutes les
grandes qualités de Sylla ; niais elles étoient réu-
nies à plus de souplesse , et n'étoieni point ter-
nies, comme dans ce dernier, par un mélange
odieux d'orgueil et de férocit'. Cette coalition
de trois hommes puissants, que les historiens
ont distinguée par le nom de premier Jr uni virât,
fut cimentée à Rome par le mariage de Pom-
pée avec la fdle unique de César, et renouve-
lée, deux ans après, à Lucques.
Tout céda à celte triple puissance •• les actes
de Pompée furent ratifiés; l'exil de Cieéron hu-
milia le sénat, et son rappel réprima les excès
des démagogues ; le gouvernement de la Gaule
Cisalpine et des provinces romaines de la Trans-
alpine fut accordé à César avec une armée : une
autre armée fut donnée à Crassus avec le gou-
vernement de la Syrie ; une troisième à Pom-
pée pour contenir l'Espagne: mais celui-ci y exer-
ça les pouvoirs de proconsul sans quitter Rome,
où il resta le seul des triumvirs, et où de nou-
velles commissions extraordinaires ne cessèrent de
relever et d'étendre son autorité. Il est au faîte
de la grandeur , et peut se croire sans compé-
titeur et «sans égal.
Pendant sept années, la république romaine
fut. constamment soumise à l'influence de ces
trois hommes, dont Pompée paroissoit être le
chef par l'avantage que sa gloire militaire lui
son ambition: l'antre étoit César, qui sembloit
avoir hérite , dans un antre parti, de toutes les
grandes qualités de Sylla ; niais elles étoient réu-
nies à plus de souplesse , et n'étoieni point ter-
nies, comme dans ce dernier, par un mélange
odieux d'orgueil et de férocit'. Cette coalition
de trois hommes puissants, que les historiens
ont distinguée par le nom de premier Jr uni virât,
fut cimentée à Rome par le mariage de Pom-
pée avec la fdle unique de César, et renouve-
lée, deux ans après, à Lucques.
Tout céda à celte triple puissance •• les actes
de Pompée furent ratifiés; l'exil de Cieéron hu-
milia le sénat, et son rappel réprima les excès
des démagogues ; le gouvernement de la Gaule
Cisalpine et des provinces romaines de la Trans-
alpine fut accordé à César avec une armée : une
autre armée fut donnée à Crassus avec le gou-
vernement de la Syrie ; une troisième à Pom-
pée pour contenir l'Espagne: mais celui-ci y exer-
ça les pouvoirs de proconsul sans quitter Rome,
où il resta le seul des triumvirs, et où de nou-
velles commissions extraordinaires ne cessèrent de
relever et d'étendre son autorité. Il est au faîte
de la grandeur , et peut se croire sans compé-
titeur et «sans égal.
Pendant sept années, la république romaine
fut. constamment soumise à l'influence de ces
trois hommes, dont Pompée paroissoit être le
chef par l'avantage que sa gloire militaire lui