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que Sexius, dans l'excès de sa vauité , ne renioit
cependant point son père. Les types des mon-
noies que nous examinons nous révèlent ses vé-
ritables intentions: il vouloit faire croire que
son père avoit été non un simple mortel, mais
le dieu Neptune lui-même, le frère de Jupiter,
qui s'étoit plu à se transformer en homme , et
à prendre le corps et les formes sous lesquels
le monde trompé avoit connu le grand Pompée.
Cette idée bizarre n'étoit contraire ni aux opi-
nions de la théologie païenne, ni a celles des
poètes de ce temps. Horace , dans une de ses
odes, expose d'une manière assez diffuse l'idée
qu'il semble partager, que le jeune Octave est
non pas un homme , mais le dieu fils de Maia ,
Mercure, qui, pour venger César, s'est revêtu
d'un corps mortel, et cache sa divinité sous les
dehors du triumvir (i).
Comme les légendes de toutes ces médailles
se rapportent exclusivement à Sextus Pompeïus,
on pourroit peut-être soupçonner que la tête
qu'on y voit empreinte lui appartient aussi. Ce
soupçon peu foudé seroit bientôt détruit par la
seule réflexion que ces portraits ne peuvent ab-
solument être regardés comme ceux d'un homme
qui n'avoit pas encore atteint sa quarantième
année ; mais voici une preuve plus directe qu'ils
représentent son père. Ce général, vainqueur
des pirates, transporta dans quelques villes pres-
t'Sfq'Jiofnop.iup.tJUiiaTca «o «juins, i -il '<!>'• fîofj élibîjoisfj
(i) Liy. I, od. ii7 v. 4' et suivants.
que Sexius, dans l'excès de sa vauité , ne renioit
cependant point son père. Les types des mon-
noies que nous examinons nous révèlent ses vé-
ritables intentions: il vouloit faire croire que
son père avoit été non un simple mortel, mais
le dieu Neptune lui-même, le frère de Jupiter,
qui s'étoit plu à se transformer en homme , et
à prendre le corps et les formes sous lesquels
le monde trompé avoit connu le grand Pompée.
Cette idée bizarre n'étoit contraire ni aux opi-
nions de la théologie païenne, ni a celles des
poètes de ce temps. Horace , dans une de ses
odes, expose d'une manière assez diffuse l'idée
qu'il semble partager, que le jeune Octave est
non pas un homme , mais le dieu fils de Maia ,
Mercure, qui, pour venger César, s'est revêtu
d'un corps mortel, et cache sa divinité sous les
dehors du triumvir (i).
Comme les légendes de toutes ces médailles
se rapportent exclusivement à Sextus Pompeïus,
on pourroit peut-être soupçonner que la tête
qu'on y voit empreinte lui appartient aussi. Ce
soupçon peu foudé seroit bientôt détruit par la
seule réflexion que ces portraits ne peuvent ab-
solument être regardés comme ceux d'un homme
qui n'avoit pas encore atteint sa quarantième
année ; mais voici une preuve plus directe qu'ils
représentent son père. Ce général, vainqueur
des pirates, transporta dans quelques villes pres-
t'Sfq'Jiofnop.iup.tJUiiaTca «o «juins, i -il '<!>'• fîofj élibîjoisfj
(i) Liy. I, od. ii7 v. 4' et suivants.