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Les circonstances favorisèrent complètement
les études du poète. Les libéralités de ses pro-
tecteurs l'avoient mis dans un certain degré d'o-
pulence i il babitoit presque toujours les climats
les plus beureux de la Grande-Grèce et de la
Campanie (i), et changeoit de séjour à son gré.
Eloigné ordinairement de la cour et ne s'occu-
pant jamais de politique (2) , les bontés conti-
nuelles du priuce qui s'intéressoit à son entre-
prise et qu'il cbarmoit par la lecture de quelques
morceaux de son poëme (3), le soutenoient dans
la carrière difficile qu'il parcouroit. Les poètes
ses contemporains, vaincus pour ainsi dire par
la douceur de son caractère et par son amour
pour la retraite, parloient de lui comme en de-
voit parler la postérité (4); ainsi sa mauvaise
(1) Outre sa campagne de Tarenlc, il en avoit une à
Noie, dans la Campanie; et la ville même de Naples ,
qui conservoit encore ses mœurs grecques , c'loil un de
ses séjours favoris.
(2) 'Non res Romanae, perituràque régna.
Géorgiqùes , 1. II, v. 49§-
(5) Sern'us ( ad AEneïd., 1. V, v. 682 ) et Donat
( Vita Virgilii, § xvi ), parlent de la lecture que "Vir-
gile fit de son VI livre de l'Enéide à Auguste et à Oc-
tavic sa sœur. Us ajoutent que celle-ci fut si touchée
du morceau où le poète parle de (Marcellus et de la
perte récente de ce jeune prince 7 que cette mère éplo-
réc lui fit cadeau de dix mille sesterces ( environ cent
louis ) par vers ; et il y en a vingt-cinq.
(4) Properce, 1. Il7 Eleg. ultima , v. 65:
Ced'ue, Romani scri/> tores, ci diie, Graii;
bescio quid majus nascilur Iliade.
Les circonstances favorisèrent complètement
les études du poète. Les libéralités de ses pro-
tecteurs l'avoient mis dans un certain degré d'o-
pulence i il babitoit presque toujours les climats
les plus beureux de la Grande-Grèce et de la
Campanie (i), et changeoit de séjour à son gré.
Eloigné ordinairement de la cour et ne s'occu-
pant jamais de politique (2) , les bontés conti-
nuelles du priuce qui s'intéressoit à son entre-
prise et qu'il cbarmoit par la lecture de quelques
morceaux de son poëme (3), le soutenoient dans
la carrière difficile qu'il parcouroit. Les poètes
ses contemporains, vaincus pour ainsi dire par
la douceur de son caractère et par son amour
pour la retraite, parloient de lui comme en de-
voit parler la postérité (4); ainsi sa mauvaise
(1) Outre sa campagne de Tarenlc, il en avoit une à
Noie, dans la Campanie; et la ville même de Naples ,
qui conservoit encore ses mœurs grecques , c'loil un de
ses séjours favoris.
(2) 'Non res Romanae, perituràque régna.
Géorgiqùes , 1. II, v. 49§-
(5) Sern'us ( ad AEneïd., 1. V, v. 682 ) et Donat
( Vita Virgilii, § xvi ), parlent de la lecture que "Vir-
gile fit de son VI livre de l'Enéide à Auguste et à Oc-
tavic sa sœur. Us ajoutent que celle-ci fut si touchée
du morceau où le poète parle de (Marcellus et de la
perte récente de ce jeune prince 7 que cette mère éplo-
réc lui fit cadeau de dix mille sesterces ( environ cent
louis ) par vers ; et il y en a vingt-cinq.
(4) Properce, 1. Il7 Eleg. ultima , v. 65:
Ced'ue, Romani scri/> tores, ci diie, Graii;
bescio quid majus nascilur Iliade.