SUR OEDIPE. 19
La décision ne convient ni à mon âge ni à mon
peu de génie ; et li la chaleur de la composition
m’arrache quelques termes peu mesurés , je les désa-
voue d’avance , et je déclare que je ne prétends
parler affirmativement que sur mes fautes/
LETTRE III.
Contenant la critique de l’O&dipe de Sophocle.
IVÏoNSlEUR , mon peu d’érudition ne me permet
pas d’examiner fi la tragédie de Sophocle fait fon
imitation par le diftours, le nombre et l’harmonie ; ce
çi/Aristote appelle expre fié ment un difcours agréablement
afjaifonné. ( a ) Je ne discuterai pas non plus fi défi une
pièce du premier genre , fimple et implexe: fimple, parce
qu’elle n’a qu’une feule catafirophe ; et implexe parce qu’elle
a la reconnaît] ance avec la péripétie.
Je vous rendrai seulement compte , avec simpli-
cité , des endroits qui m’ont révolté , et sur lesquels
j’ai besoin des lumières de ceux qui, connaiisant
mieux que moi les anciens , peuvent mieux excuser
tous leurs défauts.
La scène ouvre dans Sophocle par un Chœur de
Thébains prosternés aux pieds des autels , et qui ,
par leurs larmes et par leurs cris, demandent aux
dieux la fin de leurs calamités. Oedipe leur libé-
rateur et leur roi , paraît au milieu d’eux.
(4) M. Dacier , préface sur l’Oedipe de Sophocle.
B s
La décision ne convient ni à mon âge ni à mon
peu de génie ; et li la chaleur de la composition
m’arrache quelques termes peu mesurés , je les désa-
voue d’avance , et je déclare que je ne prétends
parler affirmativement que sur mes fautes/
LETTRE III.
Contenant la critique de l’O&dipe de Sophocle.
IVÏoNSlEUR , mon peu d’érudition ne me permet
pas d’examiner fi la tragédie de Sophocle fait fon
imitation par le diftours, le nombre et l’harmonie ; ce
çi/Aristote appelle expre fié ment un difcours agréablement
afjaifonné. ( a ) Je ne discuterai pas non plus fi défi une
pièce du premier genre , fimple et implexe: fimple, parce
qu’elle n’a qu’une feule catafirophe ; et implexe parce qu’elle
a la reconnaît] ance avec la péripétie.
Je vous rendrai seulement compte , avec simpli-
cité , des endroits qui m’ont révolté , et sur lesquels
j’ai besoin des lumières de ceux qui, connaiisant
mieux que moi les anciens , peuvent mieux excuser
tous leurs défauts.
La scène ouvre dans Sophocle par un Chœur de
Thébains prosternés aux pieds des autels , et qui ,
par leurs larmes et par leurs cris, demandent aux
dieux la fin de leurs calamités. Oedipe leur libé-
rateur et leur roi , paraît au milieu d’eux.
(4) M. Dacier , préface sur l’Oedipe de Sophocle.
B s