JEAN
QUI PLEURE ET QUI RIT.
(Quelquefois le matin, quand j’ai mal digéré,
Mon esprit abattu , tristement éclairé ,
Contemple avec effroi la funeste peinture
Des maux dont gémit la nature :
Aux erreurs, aux tourmens , le genre humain livrée
Les crimes, les sséaux de cette race impure
Dont le diable s’est emparé.
Je dis au mont Etna: pourquoi tant de ravages,
Et ces sources de feu qui sortent de tes flancs ?
Je redemande aux mers tous ces tristes rivages
Disparus autrefois sous leurs ssots écumans ;
Et je dis aux tyrans :
Vous avez troublé le monde
Plus que les fureurs de l’onde ,
Et les ssammes des volcans,.
Enfin lorsque j’envisage
Dans ce malheureux séjour,
Quel est l’horrible partage
De tout ce qui voit le jour,
Et que la loi suprême est qu’on souffre et qu’on meure ;
Je pleure,
Mais lorsque sur le soir avec des libertins
Et plus d’une femme agréable,
Je mange mes perdreaux, et je bois les bons vins
Dont monsieur d’Aranda vient de garnir ma table;
B b 3
QUI PLEURE ET QUI RIT.
(Quelquefois le matin, quand j’ai mal digéré,
Mon esprit abattu , tristement éclairé ,
Contemple avec effroi la funeste peinture
Des maux dont gémit la nature :
Aux erreurs, aux tourmens , le genre humain livrée
Les crimes, les sséaux de cette race impure
Dont le diable s’est emparé.
Je dis au mont Etna: pourquoi tant de ravages,
Et ces sources de feu qui sortent de tes flancs ?
Je redemande aux mers tous ces tristes rivages
Disparus autrefois sous leurs ssots écumans ;
Et je dis aux tyrans :
Vous avez troublé le monde
Plus que les fureurs de l’onde ,
Et les ssammes des volcans,.
Enfin lorsque j’envisage
Dans ce malheureux séjour,
Quel est l’horrible partage
De tout ce qui voit le jour,
Et que la loi suprême est qu’on souffre et qu’on meure ;
Je pleure,
Mais lorsque sur le soir avec des libertins
Et plus d’une femme agréable,
Je mange mes perdreaux, et je bois les bons vins
Dont monsieur d’Aranda vient de garnir ma table;
B b 3