34 LETTRE A M. DE LA ROQUE,
couronne à une fille esclave , lui avoir toutsacrifié ;
ne vivre que pour elle , et en être trahi pour ce
captif même ; être trompé par les apparences du'
plus tendre amour ; éprouver en un moment ce
que l’amour a de plus violent , ce que l’ingratitude
a de plus noir , ce que la perfidie a de plus traître ;
c’était sans doute un état horrible ; mais Orofmane
aimait, et il souhaitait de trouver Zaïre innocente.
Il lui fait rendre ce billet par un esclave inconnu.
Il se ssatte que Zaïre pouvait ne point écouter
Néreftan ; Néreftan seul lui paraissait coupable. Il
ordonne qu’on l’arrête et qu’on l’enchaîne , et il
va , à l’heure et à la place du rendez-vous , attendre
l’effet de la lettre.
La lettre est rendue à Zaïre , elle la lit en
tremblant ; et après avoir long-temps hésité , elle dit
enfin à l’esclave qu’elle attendra Néreftan , et donne
ordre qu’on l’introduise. L’esclave rend compte
de tout à Orofmane.
Le malheureux soudan tombe dans l’excès
d’une douleur mêlée de fureur et de larmes. Il tire
son poignard, et il pleure. Zaïre vient au rendez-
vous dans l’obscurité de la nuit. Orofmane entend sa
voix , et son poignard lui échappe. Elle approche ,
elle appelle Néreftan, et à ce nom Orofmane la
poignarde.
Dans l’instant on lui amène Néreftan enchaîné ,
avec Fatime complice de Zaïre. Orofmane, hors de
lui, s’adresse à Néreftan, en le nommant son rival :
c’est toi qui m’arrache Zaïre, dit-il, regarde-la
avant que de mourir; que tonsupplice commence
avec le sien ; regarde-la , te dis-je. Néreftan approche
couronne à une fille esclave , lui avoir toutsacrifié ;
ne vivre que pour elle , et en être trahi pour ce
captif même ; être trompé par les apparences du'
plus tendre amour ; éprouver en un moment ce
que l’amour a de plus violent , ce que l’ingratitude
a de plus noir , ce que la perfidie a de plus traître ;
c’était sans doute un état horrible ; mais Orofmane
aimait, et il souhaitait de trouver Zaïre innocente.
Il lui fait rendre ce billet par un esclave inconnu.
Il se ssatte que Zaïre pouvait ne point écouter
Néreftan ; Néreftan seul lui paraissait coupable. Il
ordonne qu’on l’arrête et qu’on l’enchaîne , et il
va , à l’heure et à la place du rendez-vous , attendre
l’effet de la lettre.
La lettre est rendue à Zaïre , elle la lit en
tremblant ; et après avoir long-temps hésité , elle dit
enfin à l’esclave qu’elle attendra Néreftan , et donne
ordre qu’on l’introduise. L’esclave rend compte
de tout à Orofmane.
Le malheureux soudan tombe dans l’excès
d’une douleur mêlée de fureur et de larmes. Il tire
son poignard, et il pleure. Zaïre vient au rendez-
vous dans l’obscurité de la nuit. Orofmane entend sa
voix , et son poignard lui échappe. Elle approche ,
elle appelle Néreftan, et à ce nom Orofmane la
poignarde.
Dans l’instant on lui amène Néreftan enchaîné ,
avec Fatime complice de Zaïre. Orofmane, hors de
lui, s’adresse à Néreftan, en le nommant son rival :
c’est toi qui m’arrache Zaïre, dit-il, regarde-la
avant que de mourir; que tonsupplice commence
avec le sien ; regarde-la , te dis-je. Néreftan approche