A MONSIEUR
* * *
S3
EPITRE XXXVI.
A MONSIEUR ***
Du camp de Philisbourg, le 3 juillet 1734.
C’est ici que l’on dort sans lit,
Et qu’on prend ses repas par terre.
Je vois et j’entends ratmosphère
Qui s’embrase et qui retentit
De cent décharges de tonnerre;
Et dans ces horreurs de la guerre ,
Le Français chante, boit et rit.
Bellone va réduire en cendres
Les courtines de Philisbourg,
Par cinquante mille Alexandres
Payés à quatre sous par jour :
Je les vois, prodiguant leur vie,
Chercher ces combats meurtriers
Couverts de fange et de lauriers,
Et pleins d’honneur et de solie.
Je vois briller au milieu d'eux
Ce fantôme nommé la gloire,
A l’œil superbe, au front poudreux,
Portant au cou cravate noire,
Ayant sa trompette en sa main,
Sonnant la charge et la victoire,
Et chantant quelques airs à boire,
Dont ils répètent le refrain.
F 2
t
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EPITRE XXXVI.
A MONSIEUR ***
Du camp de Philisbourg, le 3 juillet 1734.
C’est ici que l’on dort sans lit,
Et qu’on prend ses repas par terre.
Je vois et j’entends ratmosphère
Qui s’embrase et qui retentit
De cent décharges de tonnerre;
Et dans ces horreurs de la guerre ,
Le Français chante, boit et rit.
Bellone va réduire en cendres
Les courtines de Philisbourg,
Par cinquante mille Alexandres
Payés à quatre sous par jour :
Je les vois, prodiguant leur vie,
Chercher ces combats meurtriers
Couverts de fange et de lauriers,
Et pleins d’honneur et de solie.
Je vois briller au milieu d'eux
Ce fantôme nommé la gloire,
A l’œil superbe, au front poudreux,
Portant au cou cravate noire,
Ayant sa trompette en sa main,
Sonnant la charge et la victoire,
Et chantant quelques airs à boire,
Dont ils répètent le refrain.
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