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AVANT LOUIS XIV.

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étranger, la facilité de se laisser séduire , le plailir de
secouer un joug naturel pour en prendre un qu’on
se donne à soi-même , l’esprit de trouble , le malheur
des temps n’ont que trop souvent porté des ordres
entiers de religieux à servir Rome contre leur patrie.
L’esprit éclairé qui règne en France depuis un
siècle , et qui s’est étendu dans presque toutes les
conditions, a été le meilleur remède a cet abus. Les
bons livres écrits sur cette matière sont de vrais
services rendus aux rois et aux peuples : et un des'
grands changemens qui se soient faits par ce moyen
dans nos mœurs sous Louis XIV, c’est la persuasion
dans laquelle les religieux commencent tous à être
qu’ils sont sujets du roi avant que d’être serviteurs
du pape. La jurisdiction , cette marque essentielle
de la souveraineté , est encore demeurée au pontife
romain. La France même, malgré toutes ses libertés
de l’Eglise gallicane, souffre que l’on appelle au
pape en dernier relsort dans quelques causes ecclé-
siastiques.
Si l’on veut dissoudre un mariage,épouser sa consine
ou sa nièce , se faire relever de ses vœux , c’est encore
à Rome, et non à son évêque , qu’on s’adrelse ; les
grâces y sont taxées, et les particuliers de tous les
Etats y achètent des dispenses à tout prix.
Ces avantages, regardés par beaucoup de personnes
comme la suite des plus grands abus , et par d’autres
comme les restes des droits les plus sacrés , sont
toujours soutenus avec art. Rome ménage son crédit
avec autant de politique que la république romaine
en mit à conquérir la moitié du monde connu.
Jamais cour ne sut mieux se conduire sélon les
Siècle de Louis XIV. Tom. I. P
 
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