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https://doi.org/10.11588/diglit.49767#0321
GOUVERNEMENT DE LOUIS XIV. 3»3
bien au royaume lorsqu’il y était persécuté que dans
la tranquillité d’une puissance absolue. ( 10)
CHAPITRE VII.
Louis xiv gouverne par lui-méme. Il force Ici
branche d'Autriche-espagnole à lui céder par-tout
la préféance, et la cour de Rome à lui faire fatif-
faction. Il achète Dunkerque. Il donne des fecours
à l'empereur , au Portugal, aux Etats- Généraux,
et rend fon royaume florissant et redoutable.
I • ,
Jamais il n y eut dans une cour plus d’intrigues
et d’espérances que durant l’agonie du cardinal
Mazarin. Les femmes, qui prétendaient à la beauté,
se ssattaient de gouverner un prince de vingt-deux
ans , que l’amour avait déjà séduit , jusqu’à lui
faire offrir sa couronne à sa maîtresse. Les jeunes
courtisans croyaient renouveler le règne des favoris.
Chaque ministre espérait la première place. Aucun
d’eux ne pensait qu'un roi élevé dans l’éloignement
des affaires osàt prendre sur lui le fardeau du
(IO) C’est que Mazarin avait des talens pour la politique extérieure,
et qu’il n’avait ni talens ni lumières pour l'adminiltration ; c’est qu’un
ministre ne peut guère avoir dans les négociations d’autres intérêts que
ceux du peuple qu’il gouverne, au lieu que dans le gouvernement inté-
rieur, il peut en avoir de tout opposés; c’est enfin que l’art de négocier
ne suppose que certaines qualités de l’esprit et du caractère, communes à
tous les pays et à tous les siècles , au lieu que la science de l’adminiltration
fuppose des principes qui n’existaient pas encore dans le siècle de Mazarin.
bien au royaume lorsqu’il y était persécuté que dans
la tranquillité d’une puissance absolue. ( 10)
CHAPITRE VII.
Louis xiv gouverne par lui-méme. Il force Ici
branche d'Autriche-espagnole à lui céder par-tout
la préféance, et la cour de Rome à lui faire fatif-
faction. Il achète Dunkerque. Il donne des fecours
à l'empereur , au Portugal, aux Etats- Généraux,
et rend fon royaume florissant et redoutable.
I • ,
Jamais il n y eut dans une cour plus d’intrigues
et d’espérances que durant l’agonie du cardinal
Mazarin. Les femmes, qui prétendaient à la beauté,
se ssattaient de gouverner un prince de vingt-deux
ans , que l’amour avait déjà séduit , jusqu’à lui
faire offrir sa couronne à sa maîtresse. Les jeunes
courtisans croyaient renouveler le règne des favoris.
Chaque ministre espérait la première place. Aucun
d’eux ne pensait qu'un roi élevé dans l’éloignement
des affaires osàt prendre sur lui le fardeau du
(IO) C’est que Mazarin avait des talens pour la politique extérieure,
et qu’il n’avait ni talens ni lumières pour l'adminiltration ; c’est qu’un
ministre ne peut guère avoir dans les négociations d’autres intérêts que
ceux du peuple qu’il gouverne, au lieu que dans le gouvernement inté-
rieur, il peut en avoir de tout opposés; c’est enfin que l’art de négocier
ne suppose que certaines qualités de l’esprit et du caractère, communes à
tous les pays et à tous les siècles , au lieu que la science de l’adminiltration
fuppose des principes qui n’existaient pas encore dans le siècle de Mazarin.