GUERRE CIVILE, 2$ï
Le parlement de Paris, en possciïion de vérifier les 1647,
édits de ces taxes, s’opposa vivement auxnouveaux
édits; il acquit la confiance des peuples par les
contradictions dont il fatigua le ministère.
On ne commença pas d’abord par la révolte ; les
esprits ne s’aigrirent et ne s’enhardirent que par
degrés. La populace peut d’abord courir aux armes
et sechoisir un chef, comme on avait fait à Naples:
mais des magillrats, des hommes d’Etat procèdent
avec plus de maturité , et commencent par observer
les bienséances, autant que l’esprit de parti peut le
permettre.
Le cardinal Mazarin avait cru qu’en divisant Parlement,
adroitement la magistrature, il préviendrait tous les
troubles , mais on opposa l’inssexibilité à la souplesse.
Il retranchait quatre années de gages à toutes les
cours supérieures , en leur remettant la paulette,
c’est-à-dire, en les exemptant de payer la taxe inventée
par Paidet sous Henri IV, pour s’alsurer la propriété
de leurs charges. Ce retranchement n’était pas une
lésion, mais il conservait les quatre années au
parlement, pensant le désarmer par cette faveur. Le
parlement méprisa cette grâce qui l’exposait au
reproche de préférer sou intérêt à celui des autres
compagnies. Il n’en donna pas moins son arrêt
d’union avec les autres cours de justice. Mazarin. qui
n’avait jamais bien pu prononcer le français, ayant
dit que cet arrêt cVOgnon était attentatoire, et l’ayant
fait casser par le co.nseil, ce seul mot d’Qçno/ile rendit
ridicule ; et comme on ne cède jamais à ceux qu’on
méprise, le parlement en devint plus entreprenant.
J1 demanda hautement qu’on révoquât tous les
Le parlement de Paris, en possciïion de vérifier les 1647,
édits de ces taxes, s’opposa vivement auxnouveaux
édits; il acquit la confiance des peuples par les
contradictions dont il fatigua le ministère.
On ne commença pas d’abord par la révolte ; les
esprits ne s’aigrirent et ne s’enhardirent que par
degrés. La populace peut d’abord courir aux armes
et sechoisir un chef, comme on avait fait à Naples:
mais des magillrats, des hommes d’Etat procèdent
avec plus de maturité , et commencent par observer
les bienséances, autant que l’esprit de parti peut le
permettre.
Le cardinal Mazarin avait cru qu’en divisant Parlement,
adroitement la magistrature, il préviendrait tous les
troubles , mais on opposa l’inssexibilité à la souplesse.
Il retranchait quatre années de gages à toutes les
cours supérieures , en leur remettant la paulette,
c’est-à-dire, en les exemptant de payer la taxe inventée
par Paidet sous Henri IV, pour s’alsurer la propriété
de leurs charges. Ce retranchement n’était pas une
lésion, mais il conservait les quatre années au
parlement, pensant le désarmer par cette faveur. Le
parlement méprisa cette grâce qui l’exposait au
reproche de préférer sou intérêt à celui des autres
compagnies. Il n’en donna pas moins son arrêt
d’union avec les autres cours de justice. Mazarin. qui
n’avait jamais bien pu prononcer le français, ayant
dit que cet arrêt cVOgnon était attentatoire, et l’ayant
fait casser par le co.nseil, ce seul mot d’Qçno/ile rendit
ridicule ; et comme on ne cède jamais à ceux qu’on
méprise, le parlement en devint plus entreprenant.
J1 demanda hautement qu’on révoquât tous les