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DU PALATINAT. 439
si ssorissantes et si bien réparées, aux habitans des
villages , aux maîtres de plus de cinquante châteaux,
qu’il fallait quitter leurs demeures , et qu’on allait
les détruire par le fer et par les ssammes. Hommes ,
femmes , vieillards , enfans sortirent en hâte. Une
partie fut errante dans les campagnes; une autre se
réfugia dans les pays voisins , pendant que le soldat
qui passe toujours les ordres de rigueur , et qui
n’exécute jamais ceux de clémence , brûlait et sac-
cageait leur patrie. On commença par Manheim et
par Heidelberg, séjour des électeurs : leurs palais
furent détruits, comme les maisons des citoyens :
leurs tombeaux furent ouverts par la rapacité du
soldat, qui croyait y trouver des trésors ; leurs
cendres furent dispersées. C’était pour la sécondé
fois que ce beau pays était désolé sous Louis XIV;
mais les ssammes dont Turenne avait brûlé deux villes
et vingt villages du Palatinat n’étaient que des
étincelles , en comparaison de ce dernier incendie.
L’Europe en eut horreur. Les officiers qui l’exécu-
tèrent étaient honteux d’être les instrumens de ces
duretés. On les rejetait sur le marquis de Louvois,
devenu plus inhumain par cet endurcissement de
cœur que produit un long ministère. Il avait en
effet donné ces cônseils ; mais Louis avait été le
maître de ne les pas suivre. Si le roi avait été témoin
de ce spectacle , il aurait lui-même éteint les ssammes.
II signa, du fond de son palais de Versailles et au
milieu des plaisirs, la destruction de tout un pays,
parce qu’il ne voyait dans cet ordre que son pouvoir
et le malheureux droit de la guerre ; mais de plus
près, il n’en eût vu que l’horreur. Les nations, qui
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