et le monde dans l’ignorance. Dejcartes parut alors ;
il sit le contraire de ce qu’on devait faire ; au
lieu d’étudier la nature , il voulutla deviner. Il étaitle
plus grand géomètre de son siècle ; mais la géométrie
laisse l’esprit comme elle le trouve. Celui de Dejcartes
était trop porté à l’invention. Le premier des mathé-
maticiens ne fit guère que des romans de philosophie.
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SCIENCES.
Un homme qui dédaigna les expériences, qui ne cita
jamais Galilée , qui voulait bâtir sans matériaux, ne
pouvait élever qu’un édifice imaginaire. (*)
Ce qu’il y avait de romanesque réussit ; et le peu
de vérités , mêlé à ces chimères nouvelles , fut d’abord
combattu. Mais enfin ce peu de vérités perça, à l’aide
de la méthode qu’il avait introduite : car avant lui
on n’avait point de fil dans ce labyrinthe ; etdumoins
il en donna un, dont on se servit après qu’il se fut
égaré. C’était beaucoup de détruire les chimères du
péripatétisme , quoique par d’autres chimères. Ces
deux fantômes se combattirent. Ils tombèrent l’un
après l’autre ; et la raison s’éleva enfin sur leurs ruines.
Il y avait à Florence une académie d’expériences sous
le nom del Cimenta , établie par le cardinal Léopold
de Médicis , vers l’an 1655. On sentait déjà dans cette
patrie des arts qu’on ne pouvait comprendre quelque
chose du grand édifice de la nature, qu’en l’examinant
pièce à pièce. Cette académie , après les jours de
Galilée et dès le temps de Torncelli, rendit de grands
services.
Quelques philosophes en Angleterre , sous la'
sombre admimstration de Cromw e/i,s’assemblèrent pour
(*) Voyez dans les Elément de philosophie de Newton la préface des
éditeurs.