IGNORANT* 131
sentimens se partagent : mais en général je dois
■observer mon serment quand il n’en résulte aucun
mal; c’est de quoi personne n’a jamais douté. (8)
XXXIII.
Cvrisentement universel efi-il preuve de vérité?
On peut m’objecter que le consentement des
hommes de tous les temps et de tous les pays n’est
pas une preuve de la vérité. Tous les peuples ont cru
à la magie , aux sortiléges , aux démoniaques , aux
apparitions, aux inssuences des astres, à cent autres
sottises pareilles : ne pourrait-il pas en être ainsi du
juste et de l’injuste?
Il me semble que non. Premièrement, il est faux
que tous les hommes aient cru à ces chimères. Elles
étaient à la vérité l’aliment de l’imbécillité du
vulgaire, et il y a le vulgaire des grands et le vulgaire
(8) L’idée de la justice, du droit se forme nécelsairement de la même
manière dans tous les êtres sensibles capables des combinaisons nécesiàires
pour acquérir ces idées. Elles seront donc uniformes. Ensnite il peut
arriver que certains êtres raisonnent mal d’après ces idées , les altèrent en
y mêlant des idées accelsoires etc. comme ces mêmes êtres peuvent se
tromper sur d’autres objets; mais puisquetout être raisonnant juste sera
conduit aux mêmes idées en morale comme en géométrie ; il n’en est
pas moins vrai que ces idées ne sont point arbitraires , mais certaines
et invariables. Elles sont en effet la suite néceisaire das propriétés des êtres
sensibles et capables de raisonner ; elles dérivent de leur nature; en sorte
qu’il suffit de supposer l’existence de ces êtres pour que les propositions
sondées stir ces notions soient vraies ; comme il suffit de supposer l’existence
d’un cercle pour établir la vérité des propositions qui en développent les
différentes propriétés. Ainsi la réalité des propositions morales,leur vérité ,
relativement à l’état des êtres réels , des hommes , dépend uniquement de
cette vérité de fait : Les hommes sont des êtres sensibles et intelligens.
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sentimens se partagent : mais en général je dois
■observer mon serment quand il n’en résulte aucun
mal; c’est de quoi personne n’a jamais douté. (8)
XXXIII.
Cvrisentement universel efi-il preuve de vérité?
On peut m’objecter que le consentement des
hommes de tous les temps et de tous les pays n’est
pas une preuve de la vérité. Tous les peuples ont cru
à la magie , aux sortiléges , aux démoniaques , aux
apparitions, aux inssuences des astres, à cent autres
sottises pareilles : ne pourrait-il pas en être ainsi du
juste et de l’injuste?
Il me semble que non. Premièrement, il est faux
que tous les hommes aient cru à ces chimères. Elles
étaient à la vérité l’aliment de l’imbécillité du
vulgaire, et il y a le vulgaire des grands et le vulgaire
(8) L’idée de la justice, du droit se forme nécelsairement de la même
manière dans tous les êtres sensibles capables des combinaisons nécesiàires
pour acquérir ces idées. Elles seront donc uniformes. Ensnite il peut
arriver que certains êtres raisonnent mal d’après ces idées , les altèrent en
y mêlant des idées accelsoires etc. comme ces mêmes êtres peuvent se
tromper sur d’autres objets; mais puisquetout être raisonnant juste sera
conduit aux mêmes idées en morale comme en géométrie ; il n’en est
pas moins vrai que ces idées ne sont point arbitraires , mais certaines
et invariables. Elles sont en effet la suite néceisaire das propriétés des êtres
sensibles et capables de raisonner ; elles dérivent de leur nature; en sorte
qu’il suffit de supposer l’existence de ces êtres pour que les propositions
sondées stir ces notions soient vraies ; comme il suffit de supposer l’existence
d’un cercle pour établir la vérité des propositions qui en développent les
différentes propriétés. Ainsi la réalité des propositions morales,leur vérité ,
relativement à l’état des êtres réels , des hommes , dépend uniquement de
cette vérité de fait : Les hommes sont des êtres sensibles et intelligens.
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