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de sel , c’est d’enivrer leur père deux nuits de suite
pour coucher avec lui l’une après l’autre ; cela est
imité de l’ancienne fable arabique de Cyniras et de
Myriha, mais dans cette fable bien plus honnête,
Myrrha est punie de son crime , au heu que les filles
de Loth sont récompensées par la plus grande et la
plus chère bénédiction sélon l’esprit juif : elles sont
mères d’une nombreuse postérité.
Nous n’insisterons point surie mensonge d’Ijaac,
père des justes , qui dit que sa femme est sa sceur;
soit qu’il ait renouvelé ce mensonge d'Abraham , soit
Abraham fût coupable en effet, d’avoir fait de sa
sœur fa propre femme ; mais arrêtons - nous un
moment au patriarche Jacob qu’on nous donne
comme le modèle des hommes. Il force son frère
qui meurt de faim , de lui céder son droit d’aînesse
pour une asïiette de lentilles; ensuite il trompe son
vieux père au lit de la mort ; après avoir trompé
son père , il trompe et vole son beau-père Laban :
c’est peu d’épouser deux sceurs, il couche avec
toutes ses servantes , et dieu bénit cette incontinence
et ces fourberies. Quels sont les enfans d’un tel
père? Bina sa hile plaît à un prince de Sichcm, et
il est vraisemblable qu’elle aime ce prince , puisqu’elle
couche avec lui ; le prince la demande en mariage ,
on la lui accorde à condition qu’il se sera circoncire,
lui et son peuple. Ce prince accepte la proposition ;
mais si tôt que lui et les siens se sont fait cette
opération douloureuse , qui pourtant leur devait
laisser assez de forces pour se défendre , la famille de
Jacob égorge tous les hommes de Sichcm , et fait
esclaves les femmes et les enfans.
Nous
de sel , c’est d’enivrer leur père deux nuits de suite
pour coucher avec lui l’une après l’autre ; cela est
imité de l’ancienne fable arabique de Cyniras et de
Myriha, mais dans cette fable bien plus honnête,
Myrrha est punie de son crime , au heu que les filles
de Loth sont récompensées par la plus grande et la
plus chère bénédiction sélon l’esprit juif : elles sont
mères d’une nombreuse postérité.
Nous n’insisterons point surie mensonge d’Ijaac,
père des justes , qui dit que sa femme est sa sceur;
soit qu’il ait renouvelé ce mensonge d'Abraham , soit
Abraham fût coupable en effet, d’avoir fait de sa
sœur fa propre femme ; mais arrêtons - nous un
moment au patriarche Jacob qu’on nous donne
comme le modèle des hommes. Il force son frère
qui meurt de faim , de lui céder son droit d’aînesse
pour une asïiette de lentilles; ensuite il trompe son
vieux père au lit de la mort ; après avoir trompé
son père , il trompe et vole son beau-père Laban :
c’est peu d’épouser deux sceurs, il couche avec
toutes ses servantes , et dieu bénit cette incontinence
et ces fourberies. Quels sont les enfans d’un tel
père? Bina sa hile plaît à un prince de Sichcm, et
il est vraisemblable qu’elle aime ce prince , puisqu’elle
couche avec lui ; le prince la demande en mariage ,
on la lui accorde à condition qu’il se sera circoncire,
lui et son peuple. Ce prince accepte la proposition ;
mais si tôt que lui et les siens se sont fait cette
opération douloureuse , qui pourtant leur devait
laisser assez de forces pour se défendre , la famille de
Jacob égorge tous les hommes de Sichcm , et fait
esclaves les femmes et les enfans.
Nous