ENFER.
dogme avait déjà passé des Grecs aux Romains , et
fut adopté par les chrétiens.
Plusieurs pères de l'Eglise ne crurent point les
peines éternelles ; il leur paraissait absurde de brûler
pendant toute l’éternité un pauvre homme pour avoir
volé une chèvre. Virgile a beau dire dans son sixième
chant de l’énéïde :
Sedet œternumque fedebit infelix The feus.
Il prétend en vain que Thc’fée est assis pour jamais
sur une chaise , et que cette posture est son supplice.
D’autres croyaient que Théjee est un héros qui n’est
point assis en enfer, et qu’il est dans les champs
Elysées.
Il n’y a pas long-temps qu’un théologien calviniste
nommé Petit-Pierre , prêcha et écrivit que les damnés
auraient un jour leur grâce. Les autres ministres lui
dirent qu’ils n’en voulaient point. La dispute
s’échauffa ; on prétend que le roi leur souverain leur
manda que puisqu’ils voulaient être damnés sans
retour, il le trouvait très-bon, et qu’il y donnait
les mains. Les damnés de l’église de Neuchâtel
déposèrentle pauvre Petit-Pierre qui avait pris l’enfer
pour le purgatoire. On a écrit que l’un d’eux lui
dit : Mon ami, je ne crois pas plus à l’enfer éternel
que vous ; mais sâchez qu’il est bon que votre
servante , votre tailleur , et sur-tout votre procureur
y croient.
J’ajouterai, pour XiHuJlration de ce passage, une
petite exhortation aux philosophes qui nient tout à
plat l’enfer dans leurs écrits. Je leur dirai : Meilleurs,
nous ne passons pas notre vie avec Cicéron , Atticus,
dogme avait déjà passé des Grecs aux Romains , et
fut adopté par les chrétiens.
Plusieurs pères de l'Eglise ne crurent point les
peines éternelles ; il leur paraissait absurde de brûler
pendant toute l’éternité un pauvre homme pour avoir
volé une chèvre. Virgile a beau dire dans son sixième
chant de l’énéïde :
Sedet œternumque fedebit infelix The feus.
Il prétend en vain que Thc’fée est assis pour jamais
sur une chaise , et que cette posture est son supplice.
D’autres croyaient que Théjee est un héros qui n’est
point assis en enfer, et qu’il est dans les champs
Elysées.
Il n’y a pas long-temps qu’un théologien calviniste
nommé Petit-Pierre , prêcha et écrivit que les damnés
auraient un jour leur grâce. Les autres ministres lui
dirent qu’ils n’en voulaient point. La dispute
s’échauffa ; on prétend que le roi leur souverain leur
manda que puisqu’ils voulaient être damnés sans
retour, il le trouvait très-bon, et qu’il y donnait
les mains. Les damnés de l’église de Neuchâtel
déposèrentle pauvre Petit-Pierre qui avait pris l’enfer
pour le purgatoire. On a écrit que l’un d’eux lui
dit : Mon ami, je ne crois pas plus à l’enfer éternel
que vous ; mais sâchez qu’il est bon que votre
servante , votre tailleur , et sur-tout votre procureur
y croient.
J’ajouterai, pour XiHuJlration de ce passage, une
petite exhortation aux philosophes qui nient tout à
plat l’enfer dans leurs écrits. Je leur dirai : Meilleurs,
nous ne passons pas notre vie avec Cicéron , Atticus,